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Le coup de pouce du vieux syndicaliste
La machine à café est le pillier de l'entreprise d'aujourd'hui contre lequel il est agréable de s'appuyer.

C’est le moment impersonnel de la journée de travail où l’employé mal noté peut avaler son expresso avec son supérieur. Ils restent le temps d’un instant côte à côte en faisant semblant de s’apprécier. Une petite discussion peut même démarrer pendant l’agitation de la touillette transparente dans le gobelet en plastic. Avec un peu d’efforts, ils arrivent parfois à commenter le match de foot de la veille qu’ils ont regardé en fusion l’un dans sa villa et l’autre dans son HLM.

Mais très vite, ils doivent laisser la place au beau parleur qui a capturé l’attention d’une stagiaire débordant de jeunesse. Le séducteur se propose de façon chevaleresque d’appuyer à la place de la jeune femme sur le bouton de sélection de la boisson. Il est persuadé qu’il vient de marquer son premier but dans la conquête de sa proie. Il l’invite sans tarder à le suivre dans un endroit à l’abri des regards indiscrets.

Et puis arrive le vieux syndicaliste qui traîne ses guêtres Ad Eternam dans l’entreprise. Lui, il a le temps de se poser devant la machine aussi usée que lui. Il compte les quelques années qui lui restent avant la retraite. Il n’a plus de tâche précise à faire sauf de bien mener sa campagne pour se faire réélire à chaque élection du personnel. Il observe attentivement les allers et venus devant le distributeur.

Ce matin, en compagnie de mes traditionnels acolytes, nous l’avons croisé assis sur la seule chaise disponible dans la salle de détente. Tout en patience, il nous a écoutés nous plaindre de cette longue période d’intercontrat que nous subissons ainsi que sur l’absence de plan de formation, ce qui est un comble pour une société spécialisée en services informatiques qui a tout à gagner en mettant à jour régulièrement les compétences de ses collaborateurs. Il est immédiatement sorti de sa réserve.

« Mais vous n’avez pas entendu parler de cette nouvelle loi applicable depuis le 1er janvier 2005 ? »

En cœur, nous répondîmes avec une franchise innocente par la négation.

« Et bien, chaque salarié est désormais en droit de réclamer à son employeur 20 heures de formation chaque année. Ses heures sont capitalisables jusqu’à un plafond de 120 heures. Et rien ne vous interdit de choisir un stage de développement personnel si vous le désirez. Cela s’appelle le DIF ( Droit individuel à la formation ). Votre responsable a un mois pour valider votre demande. S’il ne le fait pas, cela veut dire qu’il donne tacitement son accord. C’est pas merveilleux ? »

Nous écarquillâmes nos yeux dans une synchronisation parfaite. Celui que nous prenions pour un marginal dangereux à fréquenter venait de se transformer en aiguilleur d’idées.

« Un salarié licencié pour insuffisance professionnelle a désormais des arguments de poids pour sa défense si on lui a refusé des formations. Il pourra plus facilement réclamé des indemnités supplémentaires aux prud’hommes ! »

Nous nous retînmes de sauter dans les bras de ce bon samaritain. Finalement, un vieux syndicaliste qui met à jour le droit du travail dans les panneaux d’informations reste toujours un bon filon contre les intempéries qui se préparent.
Ecrit par Raskolnikov, le Jeudi 12 Mai 2005, 16:42 dans la rubrique "Vie professionnelle".