Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Recherche


Index des rubriques

Calendrier
Novembre 2005
LunMarMerJeuVenSamDim
 123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
282930    

Ailleurs sur Joueb.com

Mes archives
Mai 2006 : 1 article
Janvier 2006 : 2 articles
Décembre 2005 : 4 articles
Novembre 2005 : 2 articles
Octobre 2005 : 7 articles
Septembre 2005 : 10 articles
Août 2005 : 11 articles
Juillet 2005 : 9 articles
Juin 2005 : 12 articles
Mai 2005 : 20 articles
Avril 2005 : 25 articles
Mars 2005 : 24 articles


Dimanche (13/11/05)
Mon week-end foot chez un maître bloggeur


Je suis dans le TGV de 15h47 qui roule pour deux heures jusqu’au centre de Paris. Il vient de s'arrêter à Part-dieu. Mon séjour dans la capitale des Gaules est déjà terminé.

L’un des plus grands bloggeurs de France m'a invité, il y a quelques jours, à partager son intimité le temps d'un week-end.

En panne d’inspiration, peut-être aussi en délicatesse avec mes envies de citoyen depuis que je travaille comme un forçat, je l’ai contacté de toute urgence pour en appeler à son bon sens, et surtout à son côté pratique qui lui permet d’accrocher en instantané parfois dix lecteurs sur sa page web.

Il a tout de suite dit Oui. Il m’a même encouragé d’emmener dans mes bagages un ami qui projetterait de s’aventurer dans le monde merveilleux du blog.

Je choisis Philippe, un allemand passionné de foot, qui ne sait pas très bien mettre en valeur ses lubies. Il ambitionne de créer un réseau de semblables avec qui il ne se sentirait plus comme un imbécile. Il était aussi excité que moi quand nous avons posé un pied en gare de Lyon Perrache ce vendredi soir.

La sommité est apparue sur le quai, à l’ombre d’un éclairage défectueux, chaussée d’une casquette très hollywoodienne. Il nous a tout de suite reconnu sans que nous fûmes obligés de sortir nos bonnets jaunes en guise de reconnaissance.

Nous le suivîmes dans le vieux Lyon et déposâmes nos sacs de voyage dans son antre, rue St Jean. Une foule, en continue, se bousculait sur le pavé des rues piétonnes, malgré le couvre-feu et les innombrables carcasses de voiture calcinées décrites dans le journal télévisé. Nous ne rencontrâmes aucun fourgon de CRS, même pas une petite racaille de seconde zone. Tout le monde ici semblait propre sur lui et tout en béatitude.

Son antre est une de ces anciennes battisses alambiquées de rose que les touristes photographient à foison. Il faut gravir quatre étages bien escarpés pour arriver au sommet, dans le silence d'un appartement reclus mais ouvert sur la vie environnante. Par une fenêtre, on aperçoit dans l’horizon la basilique de Fourvière éclairée divinement. Par une autre, les berges de la Saône d’où ce dresse le « pont qui bouge », comme le surnomment les passants qui le traversent tous les jours. Plus bas, les petits bouchons font le régal des convives. Avec un peu d’adresse, on peut même réussir à cracher dans une assiette.

C’est dans l’une de ces bonnes tables que nous passâmes notre première soirée. Nous relâchâmes toute commodité pour s’épancher comme de vieux amis âpres à la nostalgie. Plusieurs verres de St Amour plus loin, de la charcuterie lourde dans le ventre, et une gnôle locale dont une bouteille à moitié pleine vient d’être abandonnée par la serveuse à proximité de nos envies, et nous étions définitivement en fusion.

Vers deux heures du matin, nous remontâmes en chantant dans les escaliers escarpées comme des ivrognes qui s'assument.

Le lendemain, il faut passer aux choses sérieuses. Après un tour en ville pour s'aérer les cheveux, le célèbre bloggeur démarra son cours magistral. Il se mit en quête de trouver un nom adapté au tempérament de mon compagnon. Zibroutch. Pourquoi un tel nom ? Il faut le demander à mon maître bloggeur. En tout cas, cela sied si bien à Philippe qu’il entreprit immédiatement la rédaction d’ un premier article. Il désirait ardemment livrer son impression sur le match du soir opposant notre équipe "blacks, blancs, beurs", à sa Nationalmannschaft. Il craignait une déculottée. Je le rassurai sur la forme actuelle de nos champions millionnaires. Domenech vient d’ailleurs de nous le rappeler : "On a une équipe où tout le monde fait ce qu'il a à faire quand il faut le faire, ce qui permet de faire ce qu'on a fait."

C’est alors que me survint une idée pendant que maître bloggeur faisait bouillir de l’eau pour la tisane de cinq heures. Je téléchargeai PPlive et l’installai sur le portable à notre disposition. Je lançai l’application et nous nous retrouvâmes en direct de Genève pour suivre le match amical entre Anglais et Argentins. Toute notre attention fut accaparée par ce sommet footballistique. Même maître bloggeur négligea d’aller consulter les statistiques de fréquentation de son blog. Les commentaires en mandarin nous faisaient éclatés de rire toutes les cinq minutes. Après la tisane, on se servit de la Vodka.

Quand Owen porta le coup de grâce aux Argentins, nous prîmes la direction du premier pub venu pour suivre dans le confort d’un grand écran l’autre grands matchs que nous attendions avec impatience. Nous fûmes servis en pintes de Guinness par une grande anglaise délurée qui portait les bottes d’Emma Peel. Notre maître bloggeur fixa une grosse partie de sa concentration sur le postérieur de trois allemandes qui encourageaient leurs compatriotes avec ferveur. A la moindre occasion de but, des clameurs faisaient clinquer les verres vides qui traînaient ici et là. Pour aller pisser, il fallait prendre son tour en entrouvrant la porte des toilettes pour ne pas rater une miette du fabuleux match.

Mais ce fut un résultat nul. Alors, pour ne pas en rester-là, notre maître bloggeur nous proposa une partie de pates accordée à une sauce dont il détient le secret. Nous aurions pu oser inviter les trois allemandes, mais blog oblige, nous décidâmes d’un commun accord de rester entre cyber-communiquants.

J’ai toutes les peines du monde à me rappeler la suite. Et le train vient de ralentir sa cadence grande vitesse. La région parisienne envahit progressivement le décor. Nous sommes pratiquement arrivés à destination. Ces deux jours sont passés comme un jet de lumière dans ma mémoire dérangée. Et je ne sais toujours pas de quelle nature sera mon prochain article.
Ecrit par Raskolnikov, a 22:04 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 2 commentaires)


Jeudi (13/10/05)
Gloire à toi, Oh Zizou !
Après la déconfiture au stade Alvalade,
Tu décidas d’envoyer tout ballader.
Tu te retiras sur la pointe des pieds,
A grands renforts de publicité.

On nomma Domenech à la tête de l’équipe,
Avec comme mission d’écraser la critique.
Il appela des jeunes pousses pour te remplacer.
Au bout de quelques matchs finie la panacée.

Aucune victoire dans notre stade fétiche.
Que des nuls laborieux sur une pelouse en friche.
Les supporters commençaient à quitter la galère.
Les travées devenaient un véritable désert.

On se demandait à quoi ressemblerait,
Une coupe du monde dans laquelle on ne serait.
Les sponsors s’inquiétèrent de cette ignominie,
Que d’argent versée en catimini !

Seul un miracle pouvait te faire revenir,
Dans les rangs des bleus sur le devenir.
Nous priâmes des heures la main sur le cœur,
Que ce souhait national ne reste pas un leurre.

Dans la nuit madrilène d’un été reposant,
Tu rêvais de victoires dans le firmament.
Tu sursautas soudain de ton lit baldaquin,
Une voix inconnue résonnait au lointain.

Elle te murmura des paroles dans l’air,
Une mission sacrée à confier à ton flair.
A toi de renfiler le maillot tricolore,
Pour faire plaisir à tous tes sponsors.

Tu appelas les copains Thuram, Makelele,
Afin de les convaincre, de les interpeller.
Tu pensas même un instant à Christophe Dugarry,
Mais trop de ventre désormais il avait pris.

Aujourd’hui en fanfare partout dans l’hexagone,
Toutes les médisances sont devenues aphones.
Tu viens de réussir l’inextinguible prouesse,
De nous qualifier sur la route en liesse.

Au moins de juin nous serons en Allemagne,
Avec nos fanions pour nous servir de pagne.
Le ventre bedonnant servi à toutes les bières,
Nous t’encouragerons en levant nos verres.

Gloire à toi ,oh Zizou, notre Dieu footballeur,
Tes dribles nous permettent d’oublier nos malheurs !
Gloire à toi, oh Zizou, l’idole milliardaire,
Ton compte en banque garni nous rend si fiers !
Ecrit par Raskolnikov, a 14:06 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 2 commentaires)


Mardi (30/08/05)
Un entraîneur qui souffre
*Je sors d’un milieu très simple. Je suis un réfugié. En 1962, j’ai quitté mon pays, l’Algérie. On m’a donné des valeurs. On m’a toujours dit d’être courtois, gentil, discret et je ne vais pas changer maintenant. Au niveau de la communication, j’ai peut-être un effort à faire. Si on considère que je manque de charisme, bon, peut-être. Mais je n’ai jamais eu de problème dans un vestiaire. J’ai beaucoup d’ambitions.
Être vingtième du Championnat, c’est anecdotique. Qu’on me laisse du temps. Je vais donner un esprit à cette équipe, je vais trouver un équilibre et après, on fera des résultats raisonnables. Qui peut dire qu’on ne gagnera pas une coupe ?


Ainsi s’exprime un valeureux entraîneur de foot d’un grand club français dont les premiers résultats font polémiques. Il est nu devant un parterre de dirigeants, du président délégué au sous-sous président délégué jusqu’au jardinier de la pelouse, en passant par le représentant des supporters qui réclame déjà une ristourne sur les abonnements de l’année prochaine.

Le brave homme cherche déjà à sauver sa place. Il y croit encore. Il ne veut pas se retrouver à la rue dès le mois de septembre avec des indemnités de ministre. C’est un passionné du ballon rond qui préfère regarder un match de football sur un banc de touche plutôt que devant un écran plat 165 cm avec un son polyphonique.

Il y a beaucoup de frustration. On ne méritait pas ça. On avait besoin de ces trois points pour rebondir et on a le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait. Moi, je considère que l’on a gagné le match. C’est l’arbitre qui s’est occupé du reste.


Il faut bien nommer un bouc émissaire pour atténuer la morve de déceptions qui coulent dans les travées du stade depuis le début de la saison. Le football est la seule profession où il est tout trouvé sans être obligé de se décarcasser les neurones. C’est l’homme en noir, dont les couleurs virent au jaune ces derniers temps. Comme le ballon circule de plus en plus vite sur la pelouse, et que ces deux collègues sur le bord de la touche se prennent les pieds dans le cordon de leur oreillette, il doit prendre la bonne décision en un quart de seconde. Quand on aura remplacé toute cette chair humaine inefficace par un robot japonais aussi prompt que Steve Austin, l’entraîneur n’aura qu’un solide marteau pour passer ses nerfs sur la machine.

L’équipe est obligée d’avoir des faiblesses. Sur les douze derniers matches de la saison passée, elle en avait gagné un. Le parcours d’un club qui descend ! Aujourd’hui, on est dans la continuité de ce qui se faisait au printemps. Alors il faut changer les choses, mais il faut du temps. Est-ce que j’y arriverai ? On peut se poser la question. Mais on ne peut pas demander à un entraîneur de tout changer en deux mois.


C’est le moment du verdict. Déjà, quelque part dans les sous-sols son remplaçant est en négociation secrète avec le milliardaire suisse qui a misé ses petites économies sur le prestige du club. Il commence à en avoir marre de sortir son carnet de chèques tous les trois mois afin de payer un nouvel entraîneur. Il voudrait un peu plus de tolérance pour le nouveau venu. Il va être obligé, si cela continue, de délocaliser quelques unes de ces usines dans un pays à faible coup de main d’œuvre afin de ne pas perdre en niveau de vie.
Il fait toujours confiance à ses subalternes pour la décision finale.

Le jury est ému par la sincérité de l’homme. Il souffre comme un vrai entraîneur doit souffrir.
Le public aime cela. Et les médias encore plus. Il peut donc encore servir à quelque chose.
Il décide d’être une dernière fois magnanime en lui donnant un nouveau sursis. Arbitre bigleux, joueur maladroit ou poteaux carrés, son destin est entre les mains de son ange gardien.

*: véritable propos de Jean Fernandez, entraîneur de Marseille.
Ecrit par Raskolnikov, a 12:04 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)


Mardi (23/08/05)
Les pubs du retour de Zizou
"Bonjour maître et merci de me recevoir. J’ai laissé ma femme dans le couloir, car je ne veux pas qu’elle nous entende.

-Je vous en prie, cher client, et prenez place sur le fauteuil dans mon bureau.
Dites-moi ce qui vous amène !

-Je vous ai choisi car je sais que vous êtes un des meilleurs avocats du barreau. Je compte sur vos services pour être acquitté dans l’affaire qui me concerne.

-Je ferais mon maximum pour convaincre les juges. Vous devez certainement savoir que je suis l’avocat des époux présidentiels et qu’il ne leur est jamais rien arrivé depuis que j’ai en charge leurs dossiers devant la justice.

-J’ai lu cela dans Paris-Match.

-Je vous demanderais juste de payer mes honoraires en temps et en heure. D’ailleurs, j’espère que vous n’avez pas oublié votre carnet de chèques en venant me voir.

-Je n’ai pas de fonds secrets, mais je suis bon payeur quand il le faut.

-Alors racontez-moi toute votre histoire et je vous dirais combien vous me devez !

-Voilà, l’autre soir à la télé, il y avait un grand match de foot. C’était le retour de Zizou en équipe de France. Vous en avez certainement entendu parlé ?

-Il faut être prisonnier dans un bathyscaphe russe à mille mètres de profondeur pour ne pas en avoir entendu parlé.

-Et bien, je ne voulais absolument pas rater un tel évènement à la télé. Je me suis jeté sur la télécommande et j’ai dit à ma femme de trouver de son côté une occupation. Elle déteste le foot, même quand Zizou est sur le terrain. Elle m’a fait la gueule parce qu’elle voulait regarder une série américaine sur une autre chaîne.

-Jusque là, tout va bien.

-C’est après que cela se complique. Elle est restée dans notre chambre pendant toute la première mi-temps quand je la vois surgir derrière mon dos au moment de me lever pour aller pisser. J’avais laissé la télécommande sur le canapé.

-Pour l’instant, je vous offre mes honoraires.

-A mon retour devant la télé, la vessie vidée, je me suis rendu compte que la garce avait changé de chaîne ! Elle avait mis sa série télé. Je lui ai demandé gentiment de remettre le match car je ne voulais surtout pas rater les pubs du retour de Zizou. Elle m’a regardé en rigolant. Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, je lui ai mis une targniole.

-Elle vous a donc provoqué…

-J’ai peut-être les mains un peu cagneuses car sa tête a tapé contre le rebord du canapé et elle s’est écroulée en tombant raide sur le parquet.

-Si vous l’avez amenée avec vous dans mon cabinet, c’est qu’elle n’est pas morte.

-Non, mais aujourd’hui, elle est tétraplégique et sa mère veut porter plainte.

-Il faudra compter au moins 10 000 € pour votre acquittement. Je vous demanderais de me verser 10% de la somme dès aujourd’hui. Le reste en mensualités.

-Je savais bien que je pouvais compter sur vous. Ce n’est pas Zizou qui peut faire du mal à une mouche. Je vais aller dire la bonne nouvelle à ma femme.

-C’est la dame dans le fauteuil roulant qui semble inanimée ?

-Oui, aujourd’hui, elle ressemble un peu à un légume, mais désormais je peux regarder tous mes matchs de foot sans m’énerver.

-Merci pour votre chèque et je vous souhaite une bonne journée. "
Ecrit par Raskolnikov, a 10:00 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 1 commentaires)


Lundi (16/05/05)
Quand le club de football le plus prospère du monde devient en un week-end le plus endetté
Décidemment, le néocapitalisme nous réserve des surprises qui dépassent n’importe quel bon entendement.

Ce week-end, en Angleterre, un homme d’affaires américain, Malcom Glazer, a pris possession du club de football le plus riche du monde, et cela en toute légalité, en devenant propriétaire de presque 75% des actions mises en Bourse. Il a acheté les parts des deux principaux actionnaires, puis a obtenu les trois quarts du capital en empruntant 390 millions d’euros au nom du club. En quelques minutes, Manchester United, société anonyme cotée en Bourse est devenue une entreprise privée dont Malcom Glazer est l’unique propriétaire. Il a désormais le droit d’acheter le reste des actions qui lui manquent pour détenir 100% du capital.

En devenant une société privée, l’emprunt consenti par le milliardaire américain doit être remboursé par le club. Du jour au lendemain, le club le plus prospère du monde dont la gestion était jusque là parfaitement saine est devenu le club le plus endetté du monde parce qu’un néolibéral a jeté son dévolu dessus afin de faire fructifier davantage sa fortune.
Les bénéfices doivent être désormais doublés pour rembourser la dette, et cela pour les vingt ans qui viennent.

Grâce à une astuce dont le néolibéralisme a le secret, au final, le club de Manchester United aura totalement payer son achat effectué par le milliardaire américain.

L’ouverture du capital au monde de la bourse en 1991 pour financer des campagnes publicitaires tapageuses sur le marché asiatique et payer les salaires mirobolants des joueurs vient de se retourner contre les intérêts du club.

Cette anecdote dans le monde des affaires pourrait être banale si elle annonçait pas une catastrophe pour tous les amoureux du ballon rond et en premier lieu les supporters des Reds.
Car les résultats financiers de Manchester sont dorénavant liés à ses résultats sportifs. Or, cette opération purement spéculative se produit a un moment où le club mancunien subit la loi des deux clubs de la capitale Chelsea et Arsenal. Malcom Glazer ne s’est pas lancé dans cette opération financière pour l’amour du football. Il est déjà propriétaire d’un club de football américain. Son but est de faire du business sans états d’âme. Il devra donc trouver rapidement des solutions pour obtenir les gains qu’il est venu chercher dans son investissement.

Déjà, certains le soupçonnent de saisir très rapidement la cour européenne pour obtenir le droit de négocier directement les droits télévisés auprès des diffuseurs. Il pourrait donc toucher la totalité du pactole sans être obligé de le partager avec les autres clubs de football de la ligue anglaise, comme c’est le cas aujourd’hui. Les conséquences en seraient dramatiques pour l’avenir des petits clubs. Cette nouvelle donne pourrait faire jurisprudence dans les autres pays européens. On imagine déjà le Real de Madrid, Barcelone, le Juventus, et même Lyon réclamer pour eux seuls la manne financière de la télévision.

D’ici quelques années, nous pourrions avoir une dizaine de clubs en Europe qui organisent leur propre championnat devant les télévisions du monde entier, et le reste du monde à l’abandon en jouant des matchs qui n’intéressent personne.
Ecrit par Raskolnikov, a 15:33 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)


Mardi (03/05/05)
L’actionnaire, sa danseuse et quelques bouffons
Les deux plus grands clubs de football français sont de véritables auberges espagnoles.

L’actionnaire majoritaire y met ce qu’il est venu y trouver. Son club de foot, c’est en quelque sorte sa danseuse, et il confie son destin à quelques bouffons de passage en quête d’une aventure pathétique.

Dans la capitale, c’est la chaîne cryptée du PAF, avec en point de mire l’exclusivité des droits de notre championnat. 220 millions d’euros engloutis en sept ans dans le club. Et aujourd’hui, la dette continue de s’emballer. C’est peut-être la seule équipe européenne dont le plus haut salaire repose sur les épaules d’un défenseur. Ailleurs, on mise plutôt sur les attaquants dont les exploits font lever les foules. Résultat, depuis quelques années, on s’ennuie ferme dans les tribunes du Parc des Princes. Même les néonazis qui squattent quelques travées braillent avec moins de véhémence leurs jurons racistes. Les entraîneurs ne font pas long feu. Le malin Luis Fernandez est lui aussi emporté dans la tourmente. On nomme régulièrement des présidents délégués : Un chef des sports revanchard, un énarque discipliné, un autodidacte magouilleur, et le dernier de la liste, le gestionnaire liquidateur d’un fleuron industriel français disparu. Il est d’ailleurs aujourd’hui toujours mis en examen pour « banqueroute par emploi de moyens ruineux et détournements d’actifs ». Ce qui est encore plus étrange, c’est qu’il occupait jusqu’alors une fonction importante dans la gestion des droits télévisés. L’actionnaire vainqueur d’un récent appel d’offres sait remercier ses serviteurs.

On le surnomme RLD. C’est l’anti J2M. Un fils à papa, toujours en jean polo, roi des affaires pas claires mais particulièrement juteuses. Il rafle la mise avec le rachat sans risques d’Adidas. Il emporte l’OM avec. Mais comprend vite que ce n’est pas sa tasse de thé quand l’arbitre expulse un joueur qui a levé son pied au niveau des chevilles d’un adversaire. Il s’entoure d’une cour au pied levé. Il délègue. Il ne veut plus sortir le porte-monnaie sans un retour sur amortissements. Pour le voir à la télé, il faut se lever tôt. A moins d’observer attentivement les premiers rangs des spectateurs autour d’un ring de boxe. Il est toujours-là, cigare à la bouche, observant avec passion les coups portés entre les deux gladiateurs. Il aime tellement la boxe qu’il est devenu maître en matière de combats nerveux. Régulièrement, il lance dans les rings du club phocéen quelques pauvres bouffons qui jettent l’éponge au bout de quelques mois. Les coups sont tellement bas que le sang gicle et sa danseuse ne gagne plus rien. Au grand damne des clubs de supporters nostalgiques des années Tapie.

Et pendant ce temps-là, la capitale des Gaules écrase le championnat. Il faut dire que le président actionnaire s’occupe bien de sa danseuse. Il va la voir tous les jours. Et ne laisse dans son entourage que de vaillants serviteurs.
Ecrit par Raskolnikov, a 17:45 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 1 commentaires)


Mercredi (30/03/05)
Ardeur au Hilton de Tel Aviv


Après avoir abandonné un dernier baiser au téléphone en direction de sa belle Estelle de l'autre côté de la Méditerranée, Raymond raccrocha le combiné. Il tira le rideau pour ne plus voir le coucher de soleil sur la mer et se laissa tomber sur le lit. Il s’écrasa contre les dizaines de fiches éparses sur lesquelles il avait gribouillé sans cesse durant la durée du vol de Paris à Tel Aviv.

Il se redressa, se donna quelques coups sur le visage et s’encouragea.

C’était le moment de trancher, de nommer les hommes qu’il alignera demain dans l’enceinte du stade de Ramat-Gan.

En regardant le confort de sa suite, il se rappela le bon temps, quand il entraînait encore l’équipe des Espoirs. Les chambres dans lesquelles il posait ses bagages n’avaient pas de jacuzzi, et personne ne commentait ses choix tactiques.

Il s’empara de la fiche « Gardien de but » et lut à haute voix ce qu’il avait annoté.

Fabien :
« Quel match il nous a fait samedi ! Je peux vraiment compter sur lui. Mais quelle mouche l’a piqué pendant sa conférence de presse ? Les Israéliens veulent désormais lui montrer que le seul endroit de Tel Aviv non sécurisé est la cage de but dans laquelle il va prendre place. »

Gregory :
« Un peu trop sûr de lui en ce moment. Si je l’aligne et qu’il se prend un but à casquette les journalistes écriront que c’est de ma faute. »

Il entoura en rouge le premier prénom et déposa sa fiche sur le bureau sans aucune hésitation.

Au tour de « la Défense » !
Willy : « Il a fait du bon boulot samedi. Indispensable. Mais il ne faut pas que je lui colle quelqu’un devant lui pour gêner ses montées. »

Jean-Alain : « Je ne sais pas ce qu’il mange à Newcastle, mais il a retrouvé la forme ».

Gaël : « Que l’on arrête de critiquer mon Gaël. J’en ai fait un titulaire. Il n’est pas encore du niveau de Laurent Blanc, mais avec plusieurs coupes du monde dans les jambes, il arrivera à ses chevilles. »

William : « Je vais encore le mettre à gauche pour emmerder la presse. »

Eric : « Il est encore trop tendre à mon goût. Surtout pour un match comme celui-ci. »

Jonathan : « Il est barré par Willy. Je le mets sur le banc pour qu’il apprenne. »

Julien : « Je ne sais pas pourquoi je l’ai pris dans le groupe. »

La fiche de la défense ne changeait pas d’un iota par rapport à celle du dernier match. Il sifflota, content de lui. Il n’était pas un imbécile. Il ne changerait pas d’avis.

Il devait passer au « Milieu de terrain ». Il hésita à ramasser toute la série de fiches qu’il avait concoctée. Il avait mis sur le papier toutes les combinaisons possibles dans le meilleur des mondes, mais sans vraiment en être convaincu.

« Bien sûr qu’il faut conserver le capitaine avec comme second le blondinet. Mais les autres ? Si je garde les deux trentenaires et que le résultat est négatif, je risque d’être convoqué avenue d’Iéna avec ma lettre de démission entre les mains.
Non, je vais prendre un risque. Je vais leur montrer avec quelle imagination je fais face. Je le sens bien, Alou, sur ce coup-là. Il est de quel signe, au fait ?
»

Il passa aussitôt à la constitution de « l’attaque ». Il se sentait désormais beaucoup plus serein. Il avait envie de toutes les audaces, montrer l’ardeur avec laquelle il pouvait se défendre contre les critiques qui inondaient son casier d’entraîneur.

En griffonnant une dernière fois, la composition définitive de l’équipe dans son cahier à spirales, il était fier de lui. Il ne doutait plus de la victoire.

Il éteignit sa lampe de chevet et quelques secondes plus tard ronfla comme un matamore repu.
Ecrit par Raskolnikov, a 17:21 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)


Mercredi (16/02/05)
Le match que vous n’avez pas pu voir hier soir
Aussitôt après le coup de sifflet final, les joueurs se réunirent au milieu du terrain pour effectuer une minute de silence en hommage aux 287 000 morts recensés en Asie du Sud Est. Zinédine, lui, était déjà sous la douche en compagnie de son collègue Ronaldinho. En lui passant le savon de Marseille, il eut une idée merveilleuse.
« Et si on renfilait nos maillots pour jouer un nouveau match, cette fois-ci pour les déplacés du Darfour ? »

Le brésilien ne comprit pas la question soudaine de l’idole au grand cœur. Il continua de recouvrir son corps musclé de mousse à la lavande.

« Tu n’as jamais entendu parlé du Darfour ? C’est au Soudan. Tu sais, à côté de l’Egypte. C’est vrai que nous avons peu l’occasion de jouer un match là-bas. Il y fait chaud et les supporters n’ont pas vraiment les moyens de s’acheter des maillots avec notre nom au dos. »

Ronaldinho se mit à fredonner un air de bossa nova en se demandant ce que lui voulait le français à la gloire révolue. De toute façon, avec toute la mousse qu’il avait dans les oreilles, il n’entendait plus un son.

« Là-bas, c’est la guerre civile! Le Nord, riche et arabisant est en train de massacrer le sud pauvre et noir. Mais il ne s’agit pas d’un différent religieux, comme on le raconte à la télé. C’est mon copain Dugarry qui me l’a expliqué. Ils sont tous musulmans ! Oui, je sais, toi les femmes, tu les préfères blondes et en string que recouvertes d’un voile noir de la tête aux pieds. Et bien, là-bas, on s’entretue pour de vulgaires problèmes économiques ! »

L’ancien joueur du PSG avait rendez-vous dans une heure avec un mannequin qui avait un moment percé dans le porno. Il adore ce genre de femme. Elles se donnent toute entière sans passer par le stade de la séduction. Et en plus, elles déguerpissent sans qu’on soit obligé de leur promettre de les épouser.

« Il y a beaucoup de pétrole dans ce pays qui est le plus grand d’Afrique. Et toute la richesse se concentre à Khartoum, la capitale. Les gens du sud se sont alors révoltés. Ils en avaient marre d’être toujours mis de côté. Donc, le pouvoir central a riposté. Des villages ont été bombardés, des paysans ont été massacrés. Des millions de gens ont fui en abandonnant leur terre. Il paraît qu’ils sont trois millions à être en danger de mort. Tu imagines ce que cela signifie ? Trois millions ! Dix fois plus que pour le tsunami. ».

Ronaldinho ne comprenait pas pourquoi le Galactico restait sous la douche. « Il a peur de passer au contrôle antidopage ? » ricanna t-il. Il se rappela que demain il rencontrait son sponsor pour signer un nouveau contrat. Son agent l’avait renégocié à la hausse.

« Avec quelques millions d’euros, les ONG pourraient envoyer plus de personnel et couvrir plus de zones. Il paraît qu’ils n’accèdent qu’à 60% des nécessiteux. Notre retour sur le terrain réveillerait à coup sûr les médias qui ne s’intéressent plus à ce drame humanitaire. »

Les joueurs qui ont fini « le match de l’espoir » revinrent dans les vestiaires en s’embrassant les uns les autres. Sur leur visage, on voyait toute la fierté du multimillionnaire qui vient de faire bon usage de ses talents. Ils bousculèrent notre pauvre Zizou qui venait de se rendre compte qu’il parlait depuis plusieurs minutes dans le vide. Il pris sa longue serviette décoré par le logo d’un grand équipementier sportif. Tout doucement, il s’essuya le corps. Il maudit son copain bordelais pour lui avoir parlé du Darfour.
Ecrit par Raskolnikov, a 17:45 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)


Lundi (07/02/05)
Heureusement qu’il reste la 1ière compagnie pour les supporters du PSG

Je commençais à comater sur mon canapé quand le téléphone se mit à sonner. C’était P, un vieil ami avec qui je me suis rendu à plusieurs reprises au Parc des Princes. Il m’affirma d’emblée, avant même que nous abordions le sujet de nos rhumatismes, que ce soir cela serait la Résurrection !
« Tu veux dire que JP2 va enfin pouvoir aligner deux mots sans baver dans son chasuble?
-Non, ce soir on va gagner !
»
Je compris qu’en faisant son footing ce matin dans la froideur d’un calme dimanche, il s’était persuadé que le PSG allait retrouver goût à la victoire.
« Je t’invite à la maison. Nous fêterons ensemble le grand événement ! »

Je garai, quelques minutes plus tard, ma 206 diesel devant son pavillon encore enguirlandé des lumières de Noël. Au premier coup de sonnette, la femme de P m’ouvrit en arborant une tronche d’enterrement.
« Ca, y’est, JP2 est passé à trépas ? » l’interrogeai-je. Elle haussa les épaules et déguerpit dans la cuisine.

P m’appela pour le rejoindre dans le salon. Il avait déjà préparé l’apéro. Nous avions tous les deux revêtu le maillot de notre équipe fétiche. En trinquant nos verres, nous faisions le pari que la nouvelle recrue, un Russe sans réputation, en claquerait un ou deux ce soir ! Nous entamames quelques chants appris dans le virage Boulogne au temps de notre splendeur, quand nous avions encore du courage pour fréquenter les travées du stade.

Au coup d’envoi, gavés de pistaches et cacahouètes, deux ou trois verres de whisky en plus, nous ne disions plus un mot. Après un quart d’heure de jeu, les premiers mouvements de notre mauvaise humeur se manifestaient. Au premier but de Lens, P me servit un nouveau verre de Whisky. Au deuxième but de Lens, nous nous regardions droits dans les yeux avec une mine de dératiseur qui vient de se coincer la main dans son piège.
« Eteins la télé, on se sentira mieux ! »

La femme de P passa devant nous pour monter à l’étage. Elle en redescendit quelques instants plus tard avec une cassette vidéo à la main.
« Et si on regardait quelque chose d'intelligent ? Cela vous aidera à dessouler ! »

La veille, notre couple était invité chez une tante qui fêtait ses soixante dix ans. Par chance, ils avaient pris soin d’enregistrer la nouvelle émission dont tous les magasines télé vont faire leur choux gras durant les prochaines semaines : 1ère compagnie.

Nous étions trois, désormais, dans le salon, chacun sur un fauteuil, silencieux et paisibles, en train de regarder la présentation des célébrités qui participent à cette nouvelle expérience de téléréalité. Je reconnus Douchka que j’avais vu il y a quelques jours en mère de famille comblée dans une émission de société animée par une oreillette. Je n’osai plus dire un mot, calé dans la souplesse du revêtement en Skye. Je m’endormis très rapidement en m’imprégnant des exclamations heureuses des spectateurs lointains. Heureusement qu’il reste TF1 pour rendre mon cerveau disponible.

Ecrit par Raskolnikov, a 11:59 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)


Dimanche (06/02/05)
Regarder un match de foot sur internet
A quoi peut me servir une connexion ADSL très haut débit ? Cette question, je me la posai samedi en allumant mon ordinateur. Mis à part d’augmenter la vitesse de mes téléchargements, la consultation des sites n’est pas foncièrement différente à 512 Ko ou 8Mo.
Possesseur depuis peu d’une Neufbox, je décidai de lui chercher une utilité en toute légalité.

Malgré toute mon admiration pour Albert Jacquard lequel dans son dernier ouvrage, Halte aux jeux, fustige les excès du sport et l’esprit de compétition, je dois avouer honteusement être un drogué du foot. J’adore regarder un match de foot dans mon canapé avec un pack de Kro à mes pieds. J’aime crier dans mon appartement quand mon équipe préférée marque un but. Je ne me lasse jamais d’insulter l’arbitre quand il fait preuve de peu de clémence pour le camp que je soutiens. Je ferme les yeux sur l’argent qui circule dans ce sport dont les règles sont très proches de notre économie ultralibérale. Les clubs les plus riches achètent les meilleurs joueurs avec la manne des droits télés qu’ils ne possèdent pas encore en caisse. Les pays sans fiscalité avantageuse participe à la ligue des Champions sans aucune chance de victoire.

Canal+ vient de signer un contrat de 600 millions d’euros pour trois années d’exclusivité de la Ligue 1 française. TPS mise sur la Ligue anglaise. Le passionné de foot que je suis doit donc s’abonner à Canal+, Canalsat et TPS pour suivre en expert les meilleurs matchs. IL existe peut-être un moyen de contourner ces péages sans finir au tribunal comme fraudeur.

Je suis tombé sur ce site . Le webmaster a conçu une illustration toute simple pour communiquer son idée : regarder un match de foot d’un grand championnat européen gratuitement.
La plupart des matchs du championnat anglais, italien et espagnol sont retransmis en direct sur des chaînes de télévision asiatiques. Elles les diffusent en streaming sur leur site internet.
Il suffit d’exploiter à son bénéfice ce service.

J’ai testé pour vous le match Liverpool - Fulham.
Quelques remarques :
Les connexions sur le serveur de streaming ne sont malheureusement pas en nombre illimité. Il faut faire souvent plusieurs tentatives pour arriver à ses fins.
La qualité de l’image est médiocre, mais peut satisfaire un enragé qui veut coûte que coûte ne pas rater l’évènement.
Les données sont envoyées par paquets. L’image est souvent flottante et le flux vidéo irrégulier. Il y a quelques conseils sur le site pour augmenter la qualité de l’image.
Les commentaires sont dans la langue du pays qui les diffuse. J’ai suivi les exploits de Morientes en écoutant les exclamations de journalistes chinois aux tons très monocordes.
Si je veux suivre en parallèle le match en écoutant une radio française, je me rends compte très vite qu’il existe un décalage de plus de deux minutes entre le direct et le moment où je peux consulter les images.

Je vous invite à tenter l’expérience ce soir en regardant Milan AC – Lazio de Rome.
Ecrit par Raskolnikov, a 14:53 dans la rubrique "Football".
Lire l'article ! (suite de l'article + 2 commentaires)