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Mai 2006 : 1 article
Janvier 2006 : 2 articles
Décembre 2005 : 4 articles
Novembre 2005 : 2 articles
Octobre 2005 : 7 articles
Septembre 2005 : 10 articles
Août 2005 : 11 articles
Juillet 2005 : 9 articles
Juin 2005 : 12 articles
Mai 2005 : 20 articles
Avril 2005 : 25 articles
Mars 2005 : 24 articles


Lundi (02/01/06)
Le Réveillon dans les seins de Yolande
Mr Morin n’est pas protocole. Il se moque du passage dans la nouvelle année. Il n’a aucun vœux à formuler, et encore moins des regrets à dissiper dans l’allégresse de la saint Sylvestre.
Il ne lèvera aucune coupe de champagne quand sonneront les douze coups de minuit. Encore moins embrasser les deux joues d’un quidam en arborant un sourire niais. Son seul besoin est de passer une soirée au calme, devant son téléviseur, avec un plateau repas gastronomique.

Il s’est offert un Vosne-Romanée 1999 à déguster verre par verre jusqu’à la limite de l’ivresse. Il n’en abusera pas. Idée d’attiser un peu ses papilles, laisser un repère olfactif dans ses narines. Passer un moment raffiné à l’écart du monde. Se souvenir que le temps avance inéluctablement.

Il n’y a rien à la télé. Les animateurs millionnaires se donnent encore en spectacle. Leur ego est si développé qu’ils sont persuadés que la ménagère de moins de cinquante ans a une pensée pour eux en dégustant du foie gras. Leur sourire a l’air encore plus faux-cul que d’habitude. C’est plus flagrant en coupant le son.
Mr Morin zappe immédiatement.

Il se souvient avoir enregistré la veille sur son vieux magnétoscope un film avec Katherine Hepburn. Il adore cette actrice. Il l’a trouve particulièrement sexy, dans le noir et blanc des images. C’est la femme dont il a toujours rêvé de rencontrer. Il aurait été heureux avec une femme de ce tempérament. A ses pieds comme un gros nounours.

Il enclenche la cassette et le film démarre. Ce n’est pas Katherine Hepburn qui apparaît sur l’écran, mais Yolande Moreau, en couleurs. Il a dû se tromper. Il ne quitte pourtant pas son canapé, et laisse le hasard se dérouler. L’actrice belge sortie de l’univers des Deschiens n’est pas si moche que cela. Elle a des beaux yeux bleus et des formes sur lesquelles il doit être agréable de se reposer.

Mr Morin suit ses aventures sur des routes du Nord en compagnie d’un bon gars dont elle tombe amoureuse. Il se rappelle vaguement d’une histoire de ce genre dont il a été le héros, mais n’a pas eu le culot d’aller au bout de son désir.

Quand ses seins apparaissent sur l’écran, il laisse tomber le toast de saumon qu’il s’apprêtait à avaler. Il reste muet comme un évêque qui aperçoit l’ombre du pape. « Mais ils sont beaux ! » s’écrit-il dans la pénombre de son appartement modeste. Il ne pensait pas que la dame les dévoilerait ce soir. Il avait désormais une anecdote à raconter si on s’avisait à lui demander des détails sur sa soirée du Réveillon.

Il est déjà vingt-deux heures. Il ne veut pas se coucher tard. Il est persuadé que ses rêves seront plus beaux qu’à l’accoutumée en tombant dans les bras de Morphée, maintenant. Tandis qu’une myriade de ses semblables poursuivent leur festin en arrosant leur entourage des meilleures intentions, lui, dans son subconscient, va toucher les étoiles avec des elfes, des fées, des pixies…et Yolande Il aura plein de vrais amis autour de lui.

Vers six heures du matin, il reprendra ses esprits bien terrestres, en 2006... Il entendra les fêtards titubants sur le bitume. Certains chanteront encore leur bonheur d’être souls. Il fera bien attention de ne pas se cogner contre l’un d’eux quand il commencera son footing. Il adore courir quand l’aube survient. Aucune voiture à l’horizon ou presque. Le chant des oiseaux en sourdine. Solitaire devant les premiers rayons de soleil. Il pensera aux seins de Yolande.

Ecrit par Raskolnikov, a 18:43 dans la rubrique "Vagabondages".
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Mardi (27/12/05)
Un soir de Noêl, rue de la Gaieté
Ma nuit de Noël se déroule, cette année, dans la rue de la Gaieté, à Paris. En compagnie de ma mère, nous nous sommes donnés rendez-vous dans une salle de théâtre de prestige. La rue de la Gaieté est une petite rue près de Montparnasse aux caractéristiques très réglementées. On y trouve soit un théâtre, soit un restaurant japonais, soit un sex-shop. Le parisien, après son spectacle a tout loisir d’aller déguster une paire de sushis et finir avec un bon DVD d’éjaculations faciales, sous les aisselles, discrètement. Il peut passer en toute liberté, des joies de l’esprit, à celles du ventre, et enfin du bas-ventre, mais seul dans une cabine, ou dans son appartement. Même le soir de Noël, les anges ont un sexe.

Comme nous sommes en avance, nous faisons un petit tour dans ce quartier très parisien. Et quelques pas plus tard, nous nous retrouvons nez à nez avec la troupe qui dans quelques minutes va nous faire sa représentation. Je reconnais son acteur principal, arborant une casquette prolétarienne. A 76 ans, il a encore belle allure. Je découvre, ébouriffés, ses cheveux gris dévalant ses tempes. Sa douce voix reste en sourdine. Je me heurte avec le regard très cavalier d'une actrice. Une femme d’âge mur dont la silhouette est encore séduisante. Nous passons notre chemin, éblouis.



Dans le théâtre, nous occupons le troisième rang, à quelques coudées de la scène, dans cette petite salle de spectacle où prennent place des spectateurs sages et endimanchés. La moyenne d’âge dépasse aisément la cinquantaine. Beaucoup de vieilles peaux usées, mais saupoudrées d’anti-cernes. Des couples aussi, qui ne veulent pas manger leur saumon fumé devant la télé du prime time. Mais durant la messe de minuit, quand le nouveau pape lèvera son regard en direction des caméras pour jurer en finir avec le spectre de la misère.

Tout d’un coup, un coup de sonnette nous met sur nos gardes. Il faut arrêter de papoter ou de lire le programme vendu 13€ par une charmante ouvreuse. Le rideau rouge se lève, et des images en noir et blanc défilent sur un grand écran improvisé. Je les regarde comme un plan d’Orson Welles. Dans des yeux minuscules qui contemplent un géant. On y aperçoit, presque subliminalement, des visages d’enfants heureux. De l’eau où ils barbotent nus. Une musique vivaldienne nous entraîne dans l’atmosphère. La scène nous apparaît enfin avec Claude Rich allongé sur une table. La femme mûre au visage coquin le rejoint.

Deux heures plus tard,le personnage principal, un philosophe, dont il s’agit de revivre la fin tragique, étrangle sa femme.
Une pièce tirée des confessions de Louis Althusser : L’avenir dure longtemps, à lire impérativement.
Elle l’a bien cherché, la bougresse. On ne titille pas indéfectiblement un homme de cette sensibilité-là sans châtiment. Elle l’aime, mais lui a décidé de s’en retourner dans son for intérieur. Là où personne ne peut venir lui casser les couilles. Alors, il tue le seul être qui peut encore le sauver de l’autodestruction.

Nous retrouvons la rue de la Gaieté, plus sombre et plus silencieuse que nous l’avons quittée. Les théâtres viennent d’éteindre leurs feux. On débarrasse les dernières tables nippones. Des visiteurs d’occasion passent leur visage à travers le portail opaque des boutiques à plaisirs. Des mendiants osent encore tendre leur sébile. Nous apercevons un homme seul, avec un bagage à ses pieds. Il a bu, car il jargonne sans compréhension. On dirait qu’il est descendu d’un train ce soir, à Paris. Il n’a nul sapin où se terrer. Que la solitude du froid.
Ecrit par Raskolnikov, a 11:40 dans la rubrique "Vagabondages".
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Jeudi (01/09/05)
L'île de la Reptilation, présentation
«Bienvenue, chers jouebeurs au Costa Rica pour assister en notre compagnie à un nouvel épisode de l’ïle de la Reptilation ! »

Générique avec des images de vacances tout droit sorties d’un camescope perdu dans un club méditerranée. »

« Vous connaissez le principe de notre jeu. Dans quelques instants, je vais recevoir un couple dont tout laisse à penser qu’il est harmonie et amour. Mais tout cela ne serait-il qu’une apparence ? Sous l’écorce solide du bonheur quelques effritements ne sont-ils pas sous-jacents ? C’est ce que nous allons découvrir en accueillant Joss et Marceline »

Joss et Marceline arrivent sur le plateau en se donnant la main. Joss est un grand brun dont la maigreur ne dégage pas vraiment de sex-appeal. Marceline est une petite blonde à tâches de rousseur assez boulotte.

« Joss et Marceline, je suis très fier de vous accueillir sur cette île apparemment paradisiaque. La plage de sable blanc et les cocotiers ont des airs de vacances, mais vous allez vous mettre en danger afin de tenter de gagner la cagnotte de notre jeu suivi chaque semaine par des millions de jouebeurs.
Joss, vous êtes professeur à l’institut des sciences cognitives. D’ailleurs, dites moi en quelques mots ce que sont les sciences cognitives :

-Ce sont les sciences qui s’intéressent aux grandes fonctions mentales comme la perception, la motricité, la mémoire, le raisonnement, le langage...

-Merci Joss. Nos téléspectateurs sont curieux, mais quand même pas à ce point.
Et vous Marceline, vous travaillez aux archives du Medef. Qu’est-ce que vous y faites exactement ?

-Mon travail est de ranger par ordre alphabétique les images panini des nouveaux chômeurs que le Medef collectionne.

-Voilà un travail passionnant. Et les images sont collées ensuite dans un album ?

-Oui, tout à fait. Cet album est remis au président du Médef quand il cède sa place.

-C’est un métier dans lequel vous ne devez pas beaucoup chômer. Hihihi.
Mais là, n’est pas notre sujet. Soyons sérieux. Joss et Marceline, nous allons vous séparer durant quelques jours. Vous vivrez à l’écart l’un de l’autre sur chacune des extrémités de cette île. Mais vous ne serez pas seuls. Vous devrez partager votre bungalow avec quatre tentateurs que Télémerde7jours a sélectionnés pour nous.
»

Une musique de type James Bond retentit dans un fracas d’applaudissements factices. La caméra se tourne vers la mer et son horizon. Au loin, on aperçoit un canot pneumatique à moteur qui s’avance vers la côte. En une fraction de secondes, il s’échoue sur la plage avec quatre personnes à son bord. Ils arrivent nonchalant face aux deux candidats.

« Joss et Marceline, je vous présente vos tentateurs. Voici David et Johnny pour vous Joss. Et Bernadette et Mimi pour vous Marceline. »

David est un gaillard de plus deux mètres dont les muscles et la grosse tête n’aspirent pas confiance. Johnny porte le gothy, cette barbe rase englobant bouc et moustache. D’un regard torve il fixe la caméra. Tous les deux roulent à peine des mécaniques. Bernadette se protège du soleil avec un chapeau qui ressemble à celui de la reine d’Angleterre. Mimi est toute petite. Elle marche avec difficultés dans le sable.

« Pendant une semaine, vous vivrez à trois dans un bungalow où il n’y aura rien d’autre à faire que la bronzette et la baignade. Le soir, vous pourrez regarder la télévision, mais la seule chaîne que vous arriverez à capter est la Une. Vous devrez non seulement supporter la promiscuité de vos compagnons, mais aussi les programmes de télé-réalité qui inondent la première chaîne française. Arriverez-vous à résister à l’ennui qui va occuper votre quotidien pendant une semaine ? Déjouerez-vous les nombreux pièges auxquels vous allez faire face pour ne pas finir comme un reptile rampant ? Quand vous vous retrouverez, tous les deux, ici même, n’aurez-vous pas subi des influences telles que vous ne vous reconnaîtrez plus ?
Je vous invite demain sur ce Joueb pour la réponse à toutes ces questions
»
Ecrit par Raskolnikov, a 11:00 dans la rubrique "Vagabondages".
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Samedi (27/08/05)
Jusqu’où peut-on aller pour trouver la femme idéale ? suite et fin
--> 2ième partie
En rejoignant ma femme dans notre chambre à coucher, encore tout enivré par les cinq buts de Marseille, je me sentais l’âme d’un amant foudroyant. Je trouvai ma place dans le lit, sur mon côté gauche de prédilection, avec des intentions câlines.
C’est tout juste si elle faisait attention à moi. Comme je l’augurais, elle déployait toute son énergie dans la fixation concentrée du petit écran trônant sur la commode en face de nous. Ce soir, c’était son émission préférée, avec son animateur préféré. Ce dernier avait encore réuni autour de lui toute une ribambelle d’handicapés de la vie pour des confessions bouleversantes. Au moindre souffle de silence, il enchaînait une nouvelle question vers l’un de ses invités à la vitesse de l’éclair.
Je n’avais aucune possibilité de glisser un mot doux à ma femme, et encore moins de lui raconter ma mésaventure de la journée. Elle était attentive comme une Bernadette Soubirous cathodique. Je commençais à regretter l’absence de coupures publicitaires sur le service public.
Je me résignai à enfoncer profondément dans mes oreilles deux boules Quies neuves lorsqu’elle soupira quelques mots.

« J’ai vu une jolie bague dans la bijouterie du centre commercial. Je te la montrerais la prochaine fois que nous ferons des courses. Cela peut te donner des idées pour mon anniversaire.

- Bonne nuit mon amour !
»

Trop tard, les boules de cire étaient en place. Je n’avais pas bien compris ce qu’elle m’avait dit. Peut-être me demandait-elle le résultat du match ?
Je m’endormis profondément avec cette interrogation.

Je marchai sur le bitume en claquant du talon. En levant mon regard vers l’horizon, j’aperçus les grattes ciel dominant du centre-ville. Je reconnus le quartier. Les immeubles 1930 avait été rasés depuis longtemps. Et plus personne ne se souvenait des vieilles dames qui y logeaient. Se dressaient ici et là des immeubles à l’architecture futuriste dont les baies vitrées autorisaient une certaine transparence.

Une Lexus 2054 me klaxonna. Elle venait de se garer derrière moi. Une femme dans un uniforme noir sortit de la voiture et m’interpella. Elle me plaqua contre le mur et me piqua dans le dos avec une arme que je ne reconnus pas. Je tombai à terre, paralysé. J’eus juste le temps d’apercevoir une passante qui était suivie comme son ombre par un domestique. Je le qualifiais ainsi, parce qu’il portait tous les bagages de la dame. Il avait enfilé une cagoule sur la tête. Son visage était inondé de sueur, mais il ne se plaignait pas. La dame, en passant devant moi, remercia mon agresseur pour la rapidité de son action. Je perdis connaissance.

Je repris mes esprits quelques heures plus tard tordu dans une cage. Un homme, avec une barbe grise, était assis à côté de moi. Il me regardait avec tristesse. Je ne pouvais toujours pas bouger. J’avais mal à la tête.

«Tu reviens à toi, camarade, mais le combat est définitivement perdu. Nous sommes à leur merci.

-Où suis-je ? Qu’est-ce que je fais dans cette cage ? Qui êtes-vous ?

-Tu te trouves actuellement dans un centre de transit. Dans quelques heures, nous serons tous transférés dans un mascunil. Nous serons exposés pour notre mise en vente. Si dans trente jours, aucune d’elles n’a daigné nous acheter, alors dans le meilleur des cas nous serons piqués, ou dans le pire envoyés dans un laboratoire scientifique pour servir de cobaye.

-Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait?

-Tu as été arrêté parce que tu n’es pas tatoué. Tu es considéré comme un insoumis. Aucun homme n’a le droit de vivre libre. Les femmes idéales dominent le monde. Elles nous ont mis en esclavage. Elles nous font porter la burqa.

-Mais pourquoi ?

-Tu as certainement entendu parlé d’Improve Your Woman. Je fus l’un de ses fondateurs. Nous avons réalisé un programme de clonage il y a quelques années afin de trouver la femme idéale. Les créatures que nous avons crées ont dépassé notre entendement. Elles ne furent bientôt plus sous contrôle. Elles se révoltèrent et nous fûmes vaincus. Elles n’ont plus vraiment besoin de nous aujourd’hui. Elles détiennent tous les secrets de la science. Elles ont bâti une société dans laquelle nous n’avons plus notre place.

-Mais nous les aimons…

-Ce sont elles qui ne nous aiment plus. Elles sont désormais plus intelligentes que nous. Nous ne leur servons plus à rien sauf à leur obéir.

-C’est horrible !
"

Je poussai ce cri dans la nuit pendant mon sommeil. Je me réveillai en sursaut. Ma femme venait d’éteindre le téléviseur. Elle semblait très satisfaite de sa soirée.
Elle murmura alors ces mots dans la nuit qui arrivèrent jusqu’à mes tympans malgré leur obstruction.

«Quand les femmes idéales prendront le pouvoir, les hommes seront sous leur joug ! »

Et elle se tourna de l’autre côté du lit.
Elle se mit à ronfler, à ronfler, à ronfler.
Ecrit par Raskolnikov, a 13:05 dans la rubrique "Vagabondages".
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Vendredi (26/08/05)
Jusqu’où peut-on aller pour trouver la femme idéale ? 1
--> 1iere partie
Il m’est arrivé une histoire incroyable qui a commencé hier après-midi pour se prolonger dans mon sommeil. Je suis encore sous le choc. Il est 4h du matin et je n’arrive plus à dormir.

Après un rendez-vous professionnel sous une porte cochère à Puteaux, pour me divertir les jambes, je décidai d’aller à pieds jusqu’à l’esplanade de la Défense. Je pris la route en direction des grandes tours qui dominent l’horizon. Je marchai posément dans mon costume sérieux en faisant claquer le talon de mes chaussures en cuir. Je longeai quelques vieux immeubles des années 1930 que quelques investisseurs immobiliers aimeraient bien voir s’écrouler pour construire une résidence haut standing à la place. Des vieilles dames, à leur fenêtre, me regardaient passer. J’en saluai une qui semblait plus triste que les autres.
Puis, j’arrivai devant les premiers blocs de béton, aux pieds des grattes ciel.
Je m’approchai de la tour Sève afin d’utiliser l’escalier en plein air accessible au public pour passer de l’autre côté, c'est-à-dire sur l’esplanade.
Je grimpai au moins quatre cinq étage pour me retrouver face à une cage d’ascenseur.

J’entrai avec témérité dans la cabine et appuyai sur l’unique bouton à ma disposition. Trente secondes plus tard, j’étais dans un hall garni de trois quatre vigiles bien costauds, et d’une longue file d’attente où lézardaient patiemment des hommes de tous âges. Pour franchir le hall, il fallait impérativement prendre place dans la file et avancer au compte-goutte en direction d’un portail automatique.
Je souris au vigile le plus proche de moi et me mit en place à la queue leu leu.
Pendant les quelques minutes de patience, je remarquai un panneau au-dessus du portail au nom bien étrange : Improve Your Woman. Pour chaque homme se positionnant à la limite du portail, une jolie jeune femme, à la poitrine ballante, remettait un tract de couleur rose. Cela semblait le rendre soucieux. Il se raidissait avant disparaître de l’autre côté. A vrai dire, on n’apercevait pas grand-chose. Je fus pris d’un doute. Et si cette file ne menait pas vers l’esplanade de la Défense ?

Enfin, mon tour arriva. La distributrice était encore plus belle de près. Ses seins, malgré son uniforme, me donnèrent le vertige. Je pris le tract avec des mains moites. Et je lus cette première ligne : Aidez-nous à réaliser la femme idéale.
A peine, ai-je eu le temps de réfléchir à la requête que je fus aspiré par le portail et me retrouvai dans un couloir sombre où je ne devinai que des ombres autour de moi.

« Merci pour votre participation à la grande expérience d’Improve Your Woman. Notre but, avec vous, est de réaliser la femme idéale, la femme que chaque homme aimerait posséder pour la vie, sans lassitude, sans soucis, sans regrets. Pour cela, nous vous demandons de nous donner trois qualités que votre femme ne possède pas et que vous aimeriez qu’elle soit dotée dans la génération suivante. Un détecteur d’ADN vient de récupérer le code génétique de votre femme grâce à un cheveu présent sur votre veste. Nos chercheurs vont tenter de clôner votre femme en lui ajoutant les qualités qui lui manquent encore.

-Et si je ne vous réponds pas ? Dis-je avec une voix tremblotante.

-Nous vous demandons dans ce cas un droit de passage de 100 €.

-Mais c’est de l’escroquerie !

-Non, c’est de la science. Et cela ne vous coûte pas grand-chose.

-Et si je refuse de payer ?

-Nous n’avons jamais fait face à un tel cas. Chaque participant a obtempéré à notre demande avec la meilleure des volontés.
»

En un éclair de lucidité, je réalisai, qu’en effet, cela ne représente pas un gros effort. Je peux aider la science à réaliser ce que la nature n’a pas réussi à faire depuis le début de l’humanité.
Je réfléchis quelques instants, puis je me lâchai comme un enfant qui récite une poésie devant sa classe.
« J’aimerais que ma femme ne boude plus quand je regarde un match de foot, mais au contraire soit toute câline et crie avec moi quand mon équipe favorite marque un but.
J’aimerais que ma femme ne passe plus son temps à regarder la téléréalité de TF1, mais soit curieuse des programmes d’Arte pour plomber l’audience de la chaîne de l’empire Bouygues.
J’aimerais que ma femme ne me réclame plus de la bijouterie hors de prix pour chacun de ses anniversaires ou un bouquet de fleurs le jour de la saint Valentin.
J’aimerais que ma femme…

-Stop, monsieur ! Nous avons dit trois qualités. Merci pour votre participation.
»

La porte du couloir s’ouvrit et je sentis une paire de mains me projeter dans la lumière qui m’inondait le visage. Je tombai à terre, sur le carrelage luxueux d’un hall d’immeuble. Un vigile m’aida à me relever et me demanda si tout allait bien. Je lui dis que j’allais porter plainte contre ce mauvais traitement. Il me regarda en fronçant les sourcils. Je me retournai pour lui montrer l’issue par laquelle on m’avait balancé. C’était un mur lisse tout en solidité.

« Vous êtes tombé tout seul, monsieur ! »
Ecrit par Raskolnikov, a 17:47 dans la rubrique "Vagabondages".
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Dimanche (31/07/05)
La libido du coureur de chambre d'hôtel
Je l’ai remarquée tout de suite, au premier coup d’œil, dans le rayon Sciences Humaines et Esotérisme, les deux mains posées sur son plot vendeur comme si quelque chose continuait de la tracasser malgré le début de sa journée de travail. Une jolie brune à cheveux courts avec un regard sauvage, une paire de petits seins mis en évidence par la moulure d’un tee-shirt de saison. Elle n’avait pas encore revêtu le gilet aux couleurs de son employeur.

En passant devant elle avec un tournevis à la main, je la saluai par politesse sans rien cacher de mon émoi. Elle ne me répondit pas. Tandis que je fixai les nouvelles bornes d’écoute du magasin, je ne pouvais résister à l’envie pressante de l’observer. Avec l’espoir secret qu’elle réponde avec un sourire à mes évidentes prétentions.

Je la croisai plus tard dans la journée dans la salle de repos. Elle était seule assise sur une chaise avec comme seul compagnon un verre en plastic qu’elle était en train de triturer. Je commandai mon café à la machine et tentai une petite phrase d’humour à son intention. Mais avant même que les mots s’échappèrent de ma bouche, elle avait quitté les lieux en jetant avec agacement les restes de ce qu’il lui avait servi de gobelet peu de temps auparavant.
Je restais béat avec mon expresso à la main en me réconfortant avec les moyens du bord. Je me plantai avec attention devant une affiche d’un spectacle en plein air dont l’actrice principale en gros plan était une rousse à l’opulente poitrine.

A l’heure de la sortie, pendant l’échange de mon badge de visiteur contre ma carte d’identité avec un petit black de la sécurité, elle survint derrière mon dos silencieusement. Je reconnus sa menue silhouette dont l’ombre se projetait devant moi. J’imaginai déjà mes doigts lestes la délivrant de son tee-shirt et des restes de ses vêtements. Je sentis mes poils s’hérisser en signant la fiche où le petit black avait griffonné mon nom. Je décidai de l’attendre.

Je lui ouvris la porte comme un chevalier servant. Elle me lança une œillade morne. Je me parus de mon plus beau faciès en me tenant les épaules bien droites. Elle me tourna le dos en relâchant son postérieur.
Nous suivîmes pendant quelques pas le même chemin sur le pavé de la place Kléber.
A la première bifurcation, il serait trop tard, quand…elle me dit enfin quelque chose.
« On va boire un verre ? »

Je n’en croyais pas mes oreilles, et quelques instants plus tard mes yeux quand elle me faisait face rayonnante et belle comme une actrice de cinéma. Elle possédait de beaux yeux bleus contre lesquels il était impossible de résister. Je mis de côté la taille de ses seins car son corps était à croquer.
Elle m’expliqua pendant de longues minutes qu’elle venait de rompre avec son copain. C’était le responsable des commandes pour le magasin. Il venait de séduire une stagiaire fraîchement arrivée en renfort avec l’été. Pour se venger, elle voulait faire l’amour avec le premier venu.
J’étais ,sans aucune négociation possible, son homme. Nous bûmes à la suite deux picon et trinquâmes nos verres amoureusement…

Je me réveillai seul dans un large lit qui n’était pas le mien. Un peu plus de deux heures du matin. Des cris du dehors. Un couple de noctambules qui s’était rencontré quelques heures plus tôt. Ils ébruitaient sans aucune pudeur les différentes émotions de leur bonheur.

J’étais en sueur. Une érection sous les draps. En fermant les paupières, j’aperçus ma jolie brune nue, à la recherche de son tee-shirt. Mais ce n’était qu’un rêve…La libido du coureur dans sa chambre d’hôtel. Mon imagination d’homme sexué sans perte de vue. Je n’arriverai plus à dormir dans un tel état. J’allumai la minuscule télé pendue au plafond. Les quelques chaînes allemandes m’aidèrent à réduire ma pression artérielle.
Je mis en route l’air conditionné. Et je pleurai comme un enfant.
Ecrit par Raskolnikov, a 10:04 dans la rubrique "Vagabondages".
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Dimanche (24/07/05)
Ma proposition de délocalisation
En ce dimanche plutôt terne au cours duquel la pluie s'apprête à accueillir les rescapés du Tour de France sur les Champs Elysées, en regardant d'un œil vaseux le journal télévisé, une soudaine lueur traversa mon cerveau de fond en comble.
Est-ce le visage stalinien de Françoise Laborde qui débite les évènements dramatiques du jour sans cacher son ennui, comme si elle lisait un communiqué de l'agence Tass? Ou les quelques images attendrissantes de notre président en fanfaronnade à Magdagascar? Une idée qui, je l'espère, fera le tour de France l'année prochaine venait de jaillir dans l'obscurité de mes neurones.

Il y a quelques jours, je lus un article de presse sur le prochain lot de délocalisations qui va nous tomber dessus à la rentrée. Les cent jours du nouveau Premier ministre risquent de durer plus longtemps que prévu. Car désormais, toutes les professions sont touchées par le désir croissant des conseils d'administration de réduire la masse salariale.

Les informaticiens, mais aussi les routiers, les dentistes, les assureurs, les comptables, les chercheurs et mêmes les cadres bardés de diplômes...peuvent se retrouver sur la touche
L'avancée des moyens de communication permet aux entreprises de s'organiser à distance en sous-traitant vers des pays aux salaires misérables.

Françoise Laborde nous l'annoncera tôt ou tard sur son prompteur avec sa moue de fonctionnaire. De futurs plans sociaux se préparent chez Rhodia, Equant, Continental, IBM, Brandt, Salomon, et... j’arrête-là car ma présentatrice de JT préférée a déjà poussé un bâillement compatissant à l’égard des futurs chômeurs.

A l'origine de ces destructions d'emplois dans notre pays, les nouveaux témoins de Jehovah du libéralisme, ces fameuses sociétés spécialisées en conseils qui viennent frapper à la porte des grands groupes pour leur expliquer comment augmenter leurs bénéfices en toute légalité.
Une palme pour Accenture dont la côte monte en flèches dans le milieu impitoyable des affaires. Une fois que son bataillon d'audits a franchi le portail de votre entreprise, vous êtes à peu prés certain de recevoir dans les semaines qui suivent une proposition de mutation en Roumanie avec un salaire adapté à la monnaie locale.

Voici ma proposition de délocalisation:

Et si, par voie référendaire, nous, citoyens français, sollicitions Accenture pour préparer la délocalisation de la fonction présidentielle?
L'Etat ferait à coup sûr de sacrées économies. Au lieu d'entretenir un président aux frais de bouches hors normes, et dont la dame se prend pour la Reine de France, nous choisissions un malgache ayant fait un cycle universitaire par chez nous. Il accomplirait ses devoirs à Antanarivo la capitale de l’île de l’océan indien, logé avec un loyer modéré dans une masure retapées avec les fonds secrets de l’Elysées. Il y recevrait les chefs d'état étrangers lesquels s'entretiendraient avec notre Premier ministre, désormais seule autorité executive, par webcam.

C'est notre sous-traitant de président qui ferait la cuisine pour les dîners officiels. Sa dame ferait le service et ses enfants s'occuperaient du spectacle de bienvenue.
Et s'il fait une bavure professionnelle ou réclame une petite augmentation, en un clac de doigts il serait destitué et remplacé par un jeune aux prétentions modestes.

Nous n'avons pas encore exploité toutes les possibilités offertes par les délocalisations de notre monde à l’économie globalisée. Même Françoise Laborde pourrait céder sa place à une jolie malgache récitant son texte écrit par la rédaction de Paris, seins nues sous un cocotier.
Ecrit par Raskolnikov, a 18:05 dans la rubrique "Vagabondages".
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Dimanche (17/07/05)
Docteur, mon fils est-il normal s'il ne lit pas Harry Potter?
"Docteur, je vous ai amené mon fils pour que vous l'auscultiez car je crains qu'il ne soit pas normal.

-Mais que se passe t-il mon brave monsieur? D'ailleurs Où se trouve votre fils?

-Je l'ai laissé dans la salle d'attente, car je dois vous expliquer l'origine de mes soupçons.

- Cela aurait été mieux que je l'observe pendant que vous me racontez tout cela. Mais je vous écoute.

-Vous avez des enfants docteur? Ils doivent avoir l'âge de mon fils. Vous allez comprendre tout de suite... Qu'ont-ils fait hier soir?

-Voila une drôle d'introduction. Oui, j'ai des enfants. Ce sont ceux de ma femme. Nous sommes une famille recomposée… mais très chrétienne.
Je crois qu'hier soir que leur mère les a emmenés place de la Concorde, rue Rivoli, dans la librairie W.H Smith pour la grande soirée Harry Potter dont le dernier tome vient d'être publié.

- Vous venez de mettre le doigt dessus. Mon fils, il n’en a rien à foutre d'Harry Potter. Hier soir, il est resté devant son ordinateur pour mettre à jour son blog.

-Votre fils ne veut pas savoir qui d'Hermione, de Ron ou du vil Valdemont pourrait mourir?

-Pis que cela docteur! Il n'a jamais lu une ligne de la grande saga de Mme Rowling! Et j'ai pourtant rien négligé. Très jeune, je l'ai habitué à être au pas du marketing. Je lui ai offert tous les jouets à la mode. Je l'ai même inscrit dans une école de chant pour participer aux sélections de la Star Ac à sa majorité.

- Mais comment fera t-il plus tard pour lire le Da Vinci Code ou le dernier livre de Paulo Coelho?
Et de quoi parle son blog?

- Je n’y ai jeté un coup d’œil qu’une seule fois. Il y met des photos de ses copains de classe avec des commentaires humoristiques. En tout cas, moi, cela ne me fait pas rire.

-Amenez-moi vite ce spécimen que je lui remette l'esprit à l'endroit. Un petit séjour dans l'école de la servitude comme prescription, et il redeviendra un enfant comme les autres.

-Et c'est quoi, cette école de la servitude?

-Vous n'avez jamais vu le film The Wall? On y voit une bande d'écoliers sur un tapis roulant tombant la tête la première dans un hachoir. Et bien, dans cette école présidée par sainte Bernadette sous la protection de Sancho Douillet, avec le professeur de Carolis, les enfants que l'on envoie reçoivent pendant un mois une bonne éducation catholique. Et vous verrez, quand "Harry Potter et le prince de sang-mêlé" sortira au mois d'octobre en édition française, votre fils sera parmi les premiers rangs à faire la queue devant la librairie à quelques secondes du dernier coup de minuit donnant le départ de la vente de l’œuvre planétaire.

- Je savais bien que vous étiez le bon docteur à consulter. Au fait, je n’ai pas de fils."
Ecrit par Raskolnikov, a 11:25 dans la rubrique "Vagabondages".
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Vendredi (08/07/05)
Clermont-Ferrand 2012
Après une escale de quelques heures à Londres, les Quatre fantastiques chiraquoïdes, Jean-François l'obéissant, Thierry le gendre, David l’amant et Marie-Christine la fille adoptive, se sont résignés à monter dans l’avion militaire affrété en leur honneur. A midi pile, ils étaient largués en parachute au-dessus de Clermont-Ferrand. Dix minutes plus tard, emmêlés les uns dans les autres, ils atterrissaient dans l’indifférence générale sur la place de Jaude en travaux.

Ils remirent les plis en ordre de leur beau costume gris et se dirigèrent dans l’église des Minimes afin de supporter la candidature de la capitale de l’Auvergne à une grande compétition internationale. Un public parsemé les attendait dans l’enceinte sacré en brandissant des panneaux en carton au slogan particulièrement ambitieux : Clermont-Ferrand 2012.

Après le revers de Singapour, la bande élyséenne ne souhaitait pas mettre un terme à leur union sacrée sans une victoire.
Dans l’immense salle des congrés du Raffles City où ils se sont gavés de petits fours pour noyer leur chagrin, dans un sursaut d’orgueil, la coupe de champagne levée, ils ont crié Vengeance!.
En consultant la liste des événements sportifs sur son PDA, un cadeau du président pour son dévouement auprès de la première dame de France, David a immédiatement pointé son stylet sur le centre de l’hexagone. Il a repéré qu’un ancien président de la république et illustre membre de l’académie française recherchait une compétence pour porter la candidature de sa ville d’adoption à l’organisation des championnats du monde de belote. Ses compères lui ont tapoté les épaules avec un regard de braises dans les yeux.
Certes, ce n’était pas les Jeux Olympiques, mais le pari à relever en valait la chandelle. D’autant plus qu’une ville d’outre Manche, Plymouth, se mettait en concurrence.
Ils appelèrent Luc à la criée.

Ce dernier était occupé à vendre ses prochaines productions à un comité de chinois très polis. Il s’apprêtait à sortir un contrat quand il entendit son prénom scandé désespérément. Il tourna la tête. Le temps de la remettre à l’endroit, ses chinois avaient disparu. Il s’avança irrité vers les quatres boulets.

«Nous avons besoin de toi, Luc ! Il faut que tu nous apportes les rushs de la dernière séquence de ton film. Le travelling dans le restaurant où le spectateur croise Bebel, Johnny et Catherine Deneuve avec du Charles Trenet en musique de fond. »

Pendant que les Anglais faisaient rêver les membres du CIO avec un message tiers-mondiste soutenu par Nelson Mandela, le grand cinéaste optait pour un clin d’œil people franco-français dans un palace.

«Nous sommes persuadés que les membres de la commission qui va désigner la ville qui organisera les prochains championnats du monde de belote seront particulièrement touchés par ton montage plein de sensibilité.»
Luc se gratta la barbe et leur promis de faire le nécessaire.

Le grand moment était venu. Ils se tenaient en face d’un jury nonagénaire à l’expression particulièrement impassible. En quelques minutes, ils devaient le convaincre qu’en agrandissant la salle des fêtes et en ajoutant une ligne de bus dans la ville, tous les joueurs seraient à leur aise pendant toute la compétition. La collectivité avait d’ores et déjà promis de supporter entièrement l’investissement. Avec les droits télé de France 3 Auvergne, on pouvait offrir du Cantal au vainqueur.

Et la vidéo inoubliable où Johnny offre des fleurs à Catherine se projeta sur le grand écran monté la veille par le veilleur de nuit.

Des applaudissements retentirent immédiatement.
Clermont-Ferrand avait désormais toutes ses chances en 2012.
Ecrit par Raskolnikov, a 19:26 dans la rubrique "Vagabondages".
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Mercredi (22/06/05)
Le bug du Divx
Pour la fête des pères, le père de ma femme réclamait bec et ongles un lecteur Divx. Comme je ne souhaite pas me mettre à dos le patriarche, j'ai fait profil bas en lui choisissant le modèle le moins cher dans le supermarché du coin.
En déballant son cadeau ce dimanche, il s'est écrié :
" Chouette, un lecteur Divx !"

Mais pourquoi donc un retraité honorable veut-il renforcer son confort matériel avec une technologie qui flirte avec la tolérance zéro?
Souhaite t-il faire graver sur CD tous les films faits maison réalisés avec le vieux caméscope familial? La plupart des scènes se passent sur la plage d'Etretat avec les falaises en arrière-plan. Le spectateur convié au visionnage de ces images inoubliables se met très rapidement à bailler aux corneilles devant la mise en scène très réduite.

Ou alors, il doit disposer d'un stock de films dits Divx, c'est à dire ripper illégalement à partir d'un DVD original et mis en téléchargement gratuitement aux internautes les plus intrépides? A part quelques clics de souris lâches pour une partie de solitaire, je l'ai rarement vu avoir de l'initiative devant un ordinateur.

Veut-il alors impressionner le voisin en lui montrant son goût pour la nouveauté après une partie de pétanque dont les prolongations se sont terminées dans le bistrot des sports? Le voisin, c'est une voisine, qui a longtemps rompu tout contact avec la population du quartier.

Le lendemain, le beau-père m'appelle avec un raclement énervé dans la gorge !
" Il ne marche pas ton lecteur ! Reviens-le chercher ! Remplace-le ! Fais quelque chose !"

Je récupère aussi vite que possible l'objet du délit afin de l'autopsier dans les règles de l'art.

En le mettant en route, je remarque la présence d'un CD dans le lecteur. Le menu apparaît sur mon écran de télévision.
C'est un film au titre éloquent: "Les dessous de Clara". J'appuie sur le Play de la télécommande afin de découvrir les secrets ce cette oeuvre cinématographique. L'image vire immédiatement au noir. Le son grésille dans les enceintes. C'est la débandade.

Je décide alors de faire le même test avec le seul divx que je possède, honteusement caché dans ma bibliothèque entre "les Fleurs du mal" et "Entrez dans l'espérance" :" Rocco à Rio" qu'un collègue de travail de bon aloi m'a gravé en guise de remerciement pour un service rendu.
Dès son introduction dans la fente de l'appareil, mon acteur préféré jaillit aux pieds du Christ rédempteur tendant ses bras au-dessus de la baie de Rio, à la recherche d'une proie charnelle, le tout sous un air de samba.

J'en déduis en un éclair de génie que mon cadeau fonctionne. Cela ne va servir à rien d'aller l'échanger en grognant au service après-vente de mon supermarché. Je ne vais pas aller m'en prendre à une pauvre caissière dont le patron vient de se faire virer avec fortune.

Je décide de faire marcher mes méninges pour prouver à mon beau-père que Rocco c’est peut-être mieux que Clara.

Je vous donne rendez-vous demain sur ce Joueb pour la solution.
Ecrit par Raskolnikov, a 18:38 dans la rubrique "Vagabondages".
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