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Lundi (22/08/05)
La revanche des zombies
Fréquenter avec assiduité le bureau d’Elle, et surtout son confortable fauteuil en cuir, peut-il modifier le comportement de mon métabolisme, et en particulier mes orientations culturelles ? Je me posai cette question existentielle en consultant les affiches cinématographiques du moment en ce mois d’août morne où la plupart des parisiens sont entassés sur les cotes ensoleillées de notre beau pays.

Deux films de Zombies ont immédiatement retenu mon attention.

Elle, c’est désormais Méphisto. La plus redoutable créature de l’enfer, après Satan. Un esprit malfaisant. Quand elle porte son regard sur moi, j’ai l’impression de voir mon futur bourreau mijotant un moyen pour me porter à trépas. Elle compte déjà à son palmarès dix départs plus ou moins forcés. Le dernier en date concerne mon collègue féru de séries américaines décalées. Il résista quelques temps à son harcèlement avant de refuser un ultime déplacement. Quelques jours plus tard, il reçut en bonne et due forme une lettre recommandée en vue de son licenciement.
J’en profite pour le saluer dans le cas, ou par hasard, il lui vient l’idée de consulter mon Joueb.

Un zombie, d’après de vieilles croyances antillaises, est le fantôme d’un mort qui se met au service d’un sorcier vaudou. C’est aussi une personne vidée de substance. Elle, obéirait-elle au doigt et à l’œil à notre PDG ? Est-elle envoutée afin de nous mordre au plus profond de notre chair ? Doit-elle faire de nous des créatures perdues traînant sur les marches de l’ANPE ?
Je dois certainement exagérer.

Je vis en premier Shaun of the dead.
Shaun est le prénom du héros. Un grand dadais de 30 ans qui n’envisage toujours pas de devenir un adulte. A l’instar de l’héroïne de Chacun cherche son chat, un évènement va le contraindre à mûrir plus vite que prévu. Il ne partira pas à la recherche d’un chat mais devra faire face à une horde de zombies et regagner le cœur de sa fiancée.
C’est un film qui cherche d’abord à faire rire. Une parodie de genre. D’ailleurs, le titre n’a pas été choisi par hasard. On pense à Dawn of the dead l’un des films les plus célèbres de George A Romero.

Après avoir compris que l’unique moyen d’abattre un zombie est de lui fracasser le cerveau, je pouvais passer à la vitesse supérieure.

Land of the dead est le dernier opus de George A Romero.
C’est lui le créateur des morts-vivants, mais aussi l’un des cinéastes américains les plus importants. On le considère comme un marginal à Hollywood. Il ne laisse jamais sa langue dans sa poche quand il s’exprime devant la presse :
La psychologie des gens qui détiennent le pouvoir à Hollywood a changé. Il faut bien comprendre qu’ils n’ont pas d’affection ou de sympathie particulière pour le cinéma. Ils vivent tous avec la peur au ventre de perdre leur boulot et pensent qu’en produisant un remake, même si le succès n’est pas énorme, ils limiteront la casse.
Ils ne veulent plus de cinéastes comme moi. Nos idées ne les intéressent pas. Pas assez Mainstream. Ils veulent des jeunes réalisateurs de jeux vidéo ou de clips
.


Dans Land of the dead, les zombies ne sont plus des créatures passives qui avancent bêtement vers les vivants pour les dévorer. Ils ont développé une forme d'intelligence. Les hommes vivent retrancher dans leur ville fortifiée. Les plus riches sont à l’abri dans une tour au sommet de laquelle trône un véreux arriviste. De ce monde à la hiérarchie verticale, l'inégalité sociale gangrène la société. A mesure que les humains se déshumanisent, les zombies s’humanisent.

La prochaine fois que je ferais face à Mephisto, assis dans son fauteuil en cuir, j'aurai en tête le visage de Big Daddy, le pompiste zombie qui sonne la révolte contre les puissants humains.

BIG DADDY
Ecrit par Raskolnikov, a 14:01 dans la rubrique "Cinéma".
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Vendredi (05/08/05)
Contrecoup avec Michel Moore
Je reviens de Reims. Un nouveau déplacement. Je ne les compte plus. L’autre jour, en me baladant dans cette ville inconnue au centre-ville en travaux, pendant quelques secondes, je me demandai où je me trouvai. Metz, Belfort, Strasbourg ou Reims…je ne savais plus. Je marchai droit devant moi à la recherche de mon hôtel ultime halte avant de retrouver les collègues pour le dîner.

Ce matin, en me réveillant enfin dans mon lit, mais toujours seul, j’eus beau aller courir sous la douche, en glissant dans le premier slip de mon placard, je compris que je n’aurais le goût à pas grand-chose aujourd’hui. Juste un sursaut pour naviguer sans boussole sur le web... Jeter un coup d’œil sur mon Joueb afin de compter sur le bout des doigts les fidèles qui daignent s’y intéresser. Je remercie en priorité mon vieux copain Thierry et Alberto pour leur message.

Après une énième sieste de cinq minutes avec le bruit du vent en résonance et un sandwich maison fait de pain de mie sur lequel j’ai écrasé un morceau de pâté, posé sur ma table de chevet, je glissai une cassette dans mon magnétoscope pour m’aérer les neurones. Je visualisai pour la première fois la palme d’or 2004, le film polémique du Coluche américain Michael Moore, Fahrenheit 9/11.

J’avais résisté lors de sa sortie à l’envie d’aller courir le voir en salle. Je suis un fan de ce gros américain à la caquette gouailleuse sur la tête. Il avance sans crainte avec son micro à la main vers les puissants de ce monde qui feignent de répondre à ses questions. Mais ils se font systématiquement avoir à la sortie quand les images sont montées et commentées.
Il s’adresse au citoyen du monde que je suis dont les humeurs flémardes sont à la merci des médias officiels.

Ce film me sonne les oreilles comme après une grosse claque. Je pensais avoir été un observateur attentif de l’actualité, et je me rends compte qu’un certain nombre de détails m’ont échappé. Comme l’élection de George W Bush en novembre 2000. C’est la cour suprême qui a tranché pour donner la victoire à l’élu des Républicains en lui donnant l’état de Floride dont le compte et le décompte des votes restera dans les annales de la démocratie américaine. La récente nomination à vie d’un président ultraconservateur à la tête de la plus haute instance judiciaire du pays me réconforte. Les Etats-Unis n’ont certainement pas encore fini de nous surprendre.

On quitte le film avec l’impression d’avoir vu devant ses yeux se construire le mal absolu jusqu’à sa victoire totale. Les rois du pétrole dont la fortune se multiplie en bourse tous les jours dominent le monde comme jamais. Ils peuvent déclencher une guerre et s’en laver les mains avec la bénédiction de la publicité sous couvert de patriotisme. Qu’importe que des mères apprennent tous les jours en toute discrétion la disparition de leur enfant, du moment que les affaires continuent.

Mais que font Dieu, Yahvé ou Allah pour abattre les tyrans qui envoient à la mort les pauvres gens?
Ecrit par Raskolnikov, a 18:21 dans la rubrique "Cinéma".
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Samedi (16/07/05)
Modernité du cinéma coréen
En cette semaine du 14 juillet durant laquelle je me laisse aller à un peu de repos salutaire, avant de reprendre la route dès lundi pour Metz, j’ai laissé l’élan de ma curiosité découvrir deux films coréens, comme par une pure coïncidence.

Un ami me confia le DVD qu’il s’était offert récemment dans la grande surface de son quartier: Old Boy.
En amateur éclairé de mangas, il avait lu quelques articles consacrés à ce film dans son magasine préféré. Il m’a tendu l’objet d’une main rapide sans que je sache s’il apprécia le film à sa juste mesure. Il paraît que Quentin Tarantino, pendant sa présidence au festival de Cannes, insista pour couronner cette œuvre par la palme d’Or.



Si Luc Besson, par malheur, eût pointé son imagination dans la même direction que les scénaristes du film, nous aurions eu droit à une plate aventure d’un homme en quête de vengeance avec des morts spectaculairement refroidis par le héros. Quelques fois, en effet, des scènes de violence non conventionnelles viennent nous éclairer sur la quête du personnage principal enfermé pendant quinze ans dans une prison privée. Mais les apparences sont plus complexes que trompeuses. Là où Luc aurait réduit la psychologie de ses personnages à sa simple mesure afin de se plier au cahier des charges de TF1, le cinéaste coréen Park Chan-wook laisse toute sa créativité s’exprimer. Il n’a pas peur des excès dans un sens ou dans l’autre. A la limite de l’invraisemblance, l’histoire retombe sur ses pieds avec le dénouement final très freudien.
Nous sortons d’un cauchemar avec cette phrase en filigrane pleine d’espérance pour notre propre vie:
"Ris, et tout le monde rira avec toi. Pleure, et tu seras tout seul."


Cette semaine, Canal+ proposait dans sa grille le film de Joon-ho Bong: Memories of murder.
Joon-ho Bong est un ami de Park Chan-wook. C’est lui qui l’aiguilla vers la lecture du manga à l’origine duquel il s’inspira pour réaliser Old Boy.



Avec Memories of murder, nous ne sommes plus en analyse, mais dans la réalité parfois tragique du pays du matin calme. Nous denenons les témoins de la naissance de la Corée du sud moderne au travers une enquête policière aux méthodes archaïques pour démasquer le premier tueur en série de toute l’histoire criminelle du pays. L’inspecteur un peu rustre qui mène les investigations, bientôt rejoint par un jeune diplômé de Seoul, nous fait partager son désarroi devant l’imprévisible. Le monstre froid qui va assassiner dix femmes durant plusieurs mois sur des chemins de campagne, les jours de pluie ne laisse pratiquement pas de traces sur les scènes de crime. Pour confondre un suspect avec une tâche de sperme trouvée sur les vêtements d’une victime, il faut faire le test d’ADN aux Etats-Unis et attendre avec angoisses les résultats.
Il y a une espèce d’humanité chaude dans les personnages qui hantent ce fait divers. Les policiers vont y laisser une partie d’eux-mêmes, et le tueur reviendra sur les lieux de ses crimes en visiteur.

Le cinéma est une forme de voyage intérieur. Le spectateur que je suis s’accroche avec anxiété à chaque plan avec l’espoir d’être meilleur humain que je ne suis dans la réalité. Là où notre cinéma français caricature pour faire plaisir aux producteurs qui veulent un retour immédiat sur investissement, les Coréens se donnent encore cœur et âme au septième art avec une générosité féroce. C’est peut-être cela la modernité
Ecrit par Raskolnikov, a 10:57 dans la rubrique "Cinéma".
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Dimanche (26/06/05)
Les guerres de l'étoile
Je me suis aperçu en faisant une recherche sur un site spécialisé sur le cinéma que la véritable traduction de Star Wars devrait être Les guerres de l’étoile.

Je me souviens, il y a vingt cinq ans, en vacances à St Malo avec ma mère, je la forçai à m’emmener voir coûte que coûte le premier épisode encore confidentiel. La salle de cinéma existe toujours, en bord de plage, à côté du casino.

Enfant, avec tous mes rêves intacts, je n’imaginai pas qu’un quart de siècle plus tard je courrai encore après George Lucas pour découvrir l’ultime épisode de la saga qui a fait de lui un multi milliardaire.

En vérité, j’avais en poche deux billets UGC de mon CE dont la validité s’arrêtait à la fin de ce mois de juin. Tout autour de moi, mes collègues, mes amis, et même les critiques du Masque et la Plume, étaient unanimes. La revanche des Sith est immanquable. Je devais aller m’enfermer dans une salle obscure comme un mouton de Panurge pour ne pas mourir idiot.
J’ai accompli cet acte de civilisation samedi après midi avec ma femme.

Plus de deux heures plus tard, j’en suis ressorti avec la vague impression de m’être encore fait avoir.
Derrière moi, dans une rangée de sièges épars, un gamin de dix ans gesticulait en avalant bruyamment un cornet de pop corn. Il a poussé des cris d’admiration pour R2D2 pendant la première demi-heure lorsque héroïquement, Anakin et Obi-Wan pour la dernière fois de leur vie s’alliaient contre la force du Mal. Il s’est mis à gesticuler l’heure suivante pendant l’explication de texte interminable servant d’introduction à la scène finale.
Si je n’étais pas un adulte bien ficelé par les règles de la société, j’aurais certainement bougé dans tous les sens, changer de place à plusieurs reprises, tiré l’oreille de ma voisine, et dit à haute voix que je m’ennuyais. Au lieu de cela, j’ai baillé, regardé ma montre, et occupé ma curiosité dans l’observation méticuleuse des nombreuses coiffures de la princesse Padmé, sous les traits de Natalie Portman.

Je fus soulagé quand j’aperçus enfin un décor ruisselant de lave qui nous indiquait qu’il allait se passer quelque chose. Les deux héros y livrèrent leur duel au sabre laser. Plusieurs milliers de galipettes plus tard à la Kill Bill, le néo Dark Vador se retrouvait les deux jambes coupées, et son corps se mit à s’enflammer.

Je marchai fièrement dans la rue en sortant de la projection. Je connaissais le secret du personnage le plus antipathique de toute l’histoire du cinéma. Une rupture d’anévrisme peut bien m’emporter, je peux affronter St Pierre d’égal à égal.

Demain, je prends la route pour Mulhouse en me levant aux aurores. Et si je poursuivais quand même ce Joueb malgré l’éloignement de mon petit confort ?
J’emporte mon portable. J’espère avoir la force de pianoter dessus avant de m’endormir seul dans ma chambre d’hôtel.
Ecrit par Raskolnikov, a 16:51 dans la rubrique "Cinéma".
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Samedi (07/05/05)
Le maître, l’apôtre et l’ange
Nous nous sommes enfin décidés, ma femme et moi, à aller voir le dernier film de Clint Eastwood, Million Dollar Baby.

Cela faisait plusieurs fois que nous remettions notre envie de cinéma à plus tard. A chaque fois, nous nous laissions déborder pour une invitation de dernière minute ou un repas de famille improvisé. Il fallut un hasard dans le calendrier pour nous offrir un week-end prolongé. Nous avons sauté sur l’occasion en nous rendant dans le complexe flambant neuf d’un nouveau centre commercial dans le Sud Ouest de la région parisienne.

Au moment de passer à la caisse, je précisai à la charmante hôtesse que c’est en V.O que nous souhaitions voir le film. Elle me répondit avec surprise :
"Tous les films sont projetés en V.O dans ce cinéma !"
C’est un grand changement de mentalité chez les distributeurs. La V.O, jusqu’à présent, était plutôt privilégiée dans les beaux quartiers de Paris. Cela signifie t-il que les partisans de la version originale supplantent les inconditionnels du doublage ? Ou cherche t-on à décourager les jeunes qui kiffent en casquette ?

Nous sommes, en effet, des amateurs de la V.O. Non pas pour faire le malin devant nos amis en se vantant d’apprécier les films étrangers dans leur langue d’origine, mais parce que nous essayons d’être plus cinéphiles que consommateurs. Entendre la voix de Clint résonnée dans la salle est plus pathétique que le timbre d’un acteur anonyme. Il m’arrive parfois d’avoir un débat contradictoire avec les indécrottables du doublage lesquels préfèrent mettre toute leur attention sur la totalité de l’écran qu’en perdre à essayer de lire des sous-titres. J’ai beau leur expliqué que l’atmosphère d’un film est modifiée quand la bande son originale est malaxée, ils restent campés dans leur position en laissant échapper des humeurs d’irritabilité.

La trame de Million Dollar Baby ressemble à quelque chose que l’on a déjà vu. Un maître sur le déclin porte enfuies dans son cœur des blessures du passé. Il semble sur le point de renoncer à son art, malgré le soutien d’un fidèle serviteur, un vieux noir infirme et dévoué. Quand tout d’un coup, surgit de nulle part un ange. Le maître esquive tout d’abord et finalement se laisse conquérir par la fraîcheur de l’ange.

L’art exercé par le maître est la boxe.L'apôtre est le récitant. L’ange est une jeune femme qui va devenir une championne sous la houlette de son "boss". La dernière partie du film aurait pu être écrite par la mère de Vincent Humbert. Mais n’en disons pas plus pour ceux qui n’ont pas encore été voir le film.

Il y a des films dits "éjaculatoires" où le spectateur vit de véritables orgasmes dans son siège tant les péripéties du héros sont haletantes. Quand il retrouve l’air libre, il est comme sonné et son taux de testostérone retombe progressivement.

Et il y a des films où le spectateur souffre d’empathie pour les personnages auxquels ils s’identifient. Ils ne sautent pas dans son siège, se fait plutôt discret pour que ses voisins ne remarquent pas les quelques larmes qui glissent de ses yeux.

Million Dollar Baby appartient à cette deuxième catégorie. Malgré le vent patagonien qui soufflait hier dans les Yvelines, ma femme et moi, nous nous tenions la main avec émotion en quitant le cinéma. Nous nous sentions plus humains.

Nous étions habités par la beauté des trois personnages principaux. Frankie Dunn, tout en pudeur, le maître Clint Eastwood dont le charisme est inaltérable, la mélancolie bienveillante de l’apôtre sous les traits de Morgan Freeman, et la vitalité débordante d’Hilary Swank dont le naturel est digne d’une Jodie Foster.

Ecrit par Raskolnikov, a 11:40 dans la rubrique "Cinéma".
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Dimanche (17/04/05)
L'Esquive contre les Choristes
Un pensionnat de garçons à la campagne
Une banlieue triste pleine de mixité.

Un blondinet propre sur lui à la voix de chérubin.
Une blonde ébouriffée à l'accent des cités.

Un dialogue soigné pour tous les publics.
Un vocabulaire répétitif et violent.

Un gentil maître de musique pour fils de bonne famille.
Une prof pleine d'énergie face à des jeunes désocialisés.

Une chorale collègiale disciplinée.
Une troupe d'adolescents querelleurs.

Des partitions musicales écrites sur mesure.
Des extraits de Marivaux décousus.

Un méchant directeur caricatural.
Des policiers qui font leur boulot sans ménagement.

Un amour platonique destiné à le rester.
Des sentiments perdus qui s'éparpillent.

Une histoire qui finit bien.
Une morale en tête à queue.

Un tour du monde jusqu'aux ors d'Hollywood.
Les honneurs de la presse et quatre Césars.

Trente programmations en Prime time sur TF1.
Un passage sur Arte en deuxième partie de soirée.

Des DVD écoulés dans les supermarchés.
Une copie dans un tiroir d'un cinéma d'Art et d'essais.

Un succès populaire.
Un succès d'estime.

Un film d'une autre époque.
Un film d'aujourd'hui.
Ecrit par Raskolnikov, a 15:52 dans la rubrique "Cinéma".
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Jeudi (10/03/05)
Velléités de cinéma
Chaque semaine je prends le temps d’écouter le Masque et la Plume , la très célèbre émission de critiques cinéma, livres et théâtre créée en 1954 par Michel Polac. En une petite heure, sous l’égide de Jérome Garcin, passe au crible l’actualité culturelle dans le débat et la bonne humeur. C’est un régal pour les oreilles et l’intelligence. Nous sommes loin des promotions télévisées du journal de vingt heures quand un sujet s’égard, par mégarde, dans le domaine artistique.

Cette semaine, c’était un spécial cinéma. Le film qui va le plus dérouiller est Neverland , avec Johnny Depp dans le rôle de sir James M.Barrie, le créateur de Peter Pan. J’apprends que le dramaturge disparu en 1937 était dans la réalité un nain hydrocéphale.
C’est en s’occupant des enfants d’une veuve qu’il va imaginer le mythe si cher à notre Michael Jackson.



Alors que les premières notes de « Romances sans paroles » de Mendelssohn démarrent pour signaler la fin de l’émission, le critique Pierre Murat a peu de mot pour mettre en exergue le Cauchemar de Darwin , du réalisateur Hubert Sauper.


L’histoire se passe en Tanzanie, dans la région des Grands lacs, berceau de notre humanité. C’est ici que furent découvertes les traces des premiers hominidés. Au début des années 1960 fut introduit par l’homme un poisson apparemment inoffensif la perche du Nil. Or, c’est un véritable prédateur qui va complètement perturber l’écosystème. Mais comme sa chair constitue une richesse, on le laisse pulluler.
Tous les jours, avec la complicité des potentats locaux, des avions cargo russes décollent chargés du précieux butin en direction des pays occidentaux. Mais qu’échange t-on contre le poisson ? C’est tout le thème du film.

J’ai vraiment envie d’aller courir le voir. Il se joue encore dans 7 salles à Paris.
Demain, promis, j’irais sur les Champs-Elysées observer, par l’œil d’un cinéaste, toute la folie de notre monde dans lequel règne la loi du plus fort.
Ecrit par Raskolnikov, a 15:34 dans la rubrique "Cinéma".
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Lundi (24/01/05)
Un dimanche à Cold Mountain

J’étais peu enthousiaste en glissant le DVD de Retour à Cold Mountain dans mon lecteur sophistiqué. C’était sur les conseils d’un ami passionné de Home cinéma. Il avait l’air heureux en me prêtant le film, comme s’il accomplissait une bonne action.

 

La grisaille domine en ces dimanches d’hiver. Je me glissai sous la couette et embarquai pour la Caroline du Nord en pleine guerre de Sécession.

D’abord, j’étais en bonne compagnie. Avec Nicole Kidman, gracieuse et désirable laquelle, sans effort, fait tourner la tête aux plus endurcis d’entre nous. En quelques regards, Inman, notre héros, est séduit. Il porte avec lui la photo de la belle sur les champs de bataille.

 

 Ce rôle a failli être récupéré par Tom Cruise qui réclama 25 millions de dollars pour ses services. Comment un homme peut-il gagner autant d’argent en quelques semaines de tournage ? Pourquoi en réclament t-ils toujours plus ? C’est le grand mystère des gens riches.

 

C’est Jude Law qui s’y colle pour notre plus grande joie. Après la bataille de Pittsburgh, il déserte les rangs de son armée en débâcle. Il vient de comprendre que toutes les guerres sont absurdes et que ce sont toujours les mêmes qui y laissent leur vie. Il prend la route du retour pour Cold Mountain en espérant que sa belle l’y attend toujours. C’est l’Odyssée d’Ulysse avec Pénélope Kidman.

 

 On pourrait imaginer un GI américain abandonnant l’Irak et ses horreurs pour revoir les beaux yeux de sa fiancée qui ne lui écrit plus.  Il va traverser différents pays Arabes jusqu’à la Méditerranée pour franchir le détroit Gibraltar dans un bateau de pêche. Mourra t-il comme Inman au bout de son voyage ?

 

Le spectacle m’hypnotisa pendant presque trois heures.  Le mot fin me rendit triste. Je ne voulais plus quitter Cold Mountain.

Ecrit par Raskolnikov, a 17:30 dans la rubrique "Cinéma".
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Mardi (18/01/05)
Deux soeurs et Délivrance

D’ordinaire, après une séance de cinéma, je rumine en solitaire l’émotion que je viens de vivre. Quand le film est mauvais, ma mémoire dilue très vite dans l’oubli ce moment de divertissement. Quand le film est bon, je suis comme hanté par une force intérieure. J’arpente dans tous les sens les scènes du film pour revisiter les meilleurs moments. Je m’étale dans mon for intérieur avec le bonheur d’avoir été témoin de quelque chose d’important.

Je viens de voir coup sur coup Deux sœurs, du Sud-Coréen Kim Jee-woon et Délivrance, de John Boorman. Comme je démarre un blog, je me sens déjà en devoir de les commenter.

Deux films bien différents l’un et l’autre, mais qui vous transportent dans une atmosphère angoissante. Dans le premier, nous vivons les troubles d’une adolescente qui vit à la fois dans le passé et le présent. Elle souffre d’une absence double, celle d’une petite sœur et d’une mère tout en s’identifiant avec une haine très féminine à une belle-mère rivale. C’est peut-être elle sa sœur, mis en exergue dans le titre du film.

Ce film n’a rien à voir avec Ring de Hideo Nakata, malgré la promesse faite sur la jaquette du DVD, mais plutôt avec Pique-nique à Hanging Rock, de Peter Weir.

Délivrance est un film culte américain des années 70. Un film qui, au départ, était programmé pour faire un peu de cash au producteur. D’ailleurs, il a été tourné avec un budget si serré que même les acteurs ne furent pas assurés malgré les risques encourus durant le tournage. Et puis, la qualité du film a permis très rapidement de toucher un large public jusqu’à titiller les Oscars. Trente ans plus tard, le film n’a rien perdu de sa force, de son côté poisseux. Quatre citadins se décident de passer quelques jours en pleine nature. Ils vont croiser la route de quelques autochtones aussi laids qu’inquiétants. L’Amérique qui gagne va en découdre avec l’Amérique qui perd. La plus belle scène du film reste ce duo improvisé entre un joueur de guitare aux mains propres et un gamin portant les marques de la consanguinité. Il va improviser au banjo avec un grande virtuosité. C’est cet air de banjo qui nous accompagne tout au long du film. D’ailleurs, je l’entends encore en écho.

Ecrit par Raskolnikov, a 18:02 dans la rubrique "Cinéma".
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