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Jusqu’où peut-on aller pour trouver la femme idéale ? suite et fin
--> 2ième partie
En rejoignant ma femme dans notre chambre à coucher, encore tout enivré par les cinq buts de Marseille, je me sentais l’âme d’un amant foudroyant. Je trouvai ma place dans le lit, sur mon côté gauche de prédilection, avec des intentions câlines.
C’est tout juste si elle faisait attention à moi. Comme je l’augurais, elle déployait toute son énergie dans la fixation concentrée du petit écran trônant sur la commode en face de nous. Ce soir, c’était son émission préférée, avec son animateur préféré. Ce dernier avait encore réuni autour de lui toute une ribambelle d’handicapés de la vie pour des confessions bouleversantes. Au moindre souffle de silence, il enchaînait une nouvelle question vers l’un de ses invités à la vitesse de l’éclair.
Je n’avais aucune possibilité de glisser un mot doux à ma femme, et encore moins de lui raconter ma mésaventure de la journée. Elle était attentive comme une Bernadette Soubirous cathodique. Je commençais à regretter l’absence de coupures publicitaires sur le service public.
Je me résignai à enfoncer profondément dans mes oreilles deux boules Quies neuves lorsqu’elle soupira quelques mots.

« J’ai vu une jolie bague dans la bijouterie du centre commercial. Je te la montrerais la prochaine fois que nous ferons des courses. Cela peut te donner des idées pour mon anniversaire.

- Bonne nuit mon amour !
»

Trop tard, les boules de cire étaient en place. Je n’avais pas bien compris ce qu’elle m’avait dit. Peut-être me demandait-elle le résultat du match ?
Je m’endormis profondément avec cette interrogation.

Je marchai sur le bitume en claquant du talon. En levant mon regard vers l’horizon, j’aperçus les grattes ciel dominant du centre-ville. Je reconnus le quartier. Les immeubles 1930 avait été rasés depuis longtemps. Et plus personne ne se souvenait des vieilles dames qui y logeaient. Se dressaient ici et là des immeubles à l’architecture futuriste dont les baies vitrées autorisaient une certaine transparence.

Une Lexus 2054 me klaxonna. Elle venait de se garer derrière moi. Une femme dans un uniforme noir sortit de la voiture et m’interpella. Elle me plaqua contre le mur et me piqua dans le dos avec une arme que je ne reconnus pas. Je tombai à terre, paralysé. J’eus juste le temps d’apercevoir une passante qui était suivie comme son ombre par un domestique. Je le qualifiais ainsi, parce qu’il portait tous les bagages de la dame. Il avait enfilé une cagoule sur la tête. Son visage était inondé de sueur, mais il ne se plaignait pas. La dame, en passant devant moi, remercia mon agresseur pour la rapidité de son action. Je perdis connaissance.

Je repris mes esprits quelques heures plus tard tordu dans une cage. Un homme, avec une barbe grise, était assis à côté de moi. Il me regardait avec tristesse. Je ne pouvais toujours pas bouger. J’avais mal à la tête.

«Tu reviens à toi, camarade, mais le combat est définitivement perdu. Nous sommes à leur merci.

-Où suis-je ? Qu’est-ce que je fais dans cette cage ? Qui êtes-vous ?

-Tu te trouves actuellement dans un centre de transit. Dans quelques heures, nous serons tous transférés dans un mascunil. Nous serons exposés pour notre mise en vente. Si dans trente jours, aucune d’elles n’a daigné nous acheter, alors dans le meilleur des cas nous serons piqués, ou dans le pire envoyés dans un laboratoire scientifique pour servir de cobaye.

-Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait?

-Tu as été arrêté parce que tu n’es pas tatoué. Tu es considéré comme un insoumis. Aucun homme n’a le droit de vivre libre. Les femmes idéales dominent le monde. Elles nous ont mis en esclavage. Elles nous font porter la burqa.

-Mais pourquoi ?

-Tu as certainement entendu parlé d’Improve Your Woman. Je fus l’un de ses fondateurs. Nous avons réalisé un programme de clonage il y a quelques années afin de trouver la femme idéale. Les créatures que nous avons crées ont dépassé notre entendement. Elles ne furent bientôt plus sous contrôle. Elles se révoltèrent et nous fûmes vaincus. Elles n’ont plus vraiment besoin de nous aujourd’hui. Elles détiennent tous les secrets de la science. Elles ont bâti une société dans laquelle nous n’avons plus notre place.

-Mais nous les aimons…

-Ce sont elles qui ne nous aiment plus. Elles sont désormais plus intelligentes que nous. Nous ne leur servons plus à rien sauf à leur obéir.

-C’est horrible !
"

Je poussai ce cri dans la nuit pendant mon sommeil. Je me réveillai en sursaut. Ma femme venait d’éteindre le téléviseur. Elle semblait très satisfaite de sa soirée.
Elle murmura alors ces mots dans la nuit qui arrivèrent jusqu’à mes tympans malgré leur obstruction.

«Quand les femmes idéales prendront le pouvoir, les hommes seront sous leur joug ! »

Et elle se tourna de l’autre côté du lit.
Elle se mit à ronfler, à ronfler, à ronfler.
Ecrit par Raskolnikov, le Samedi 27 Août 2005, 13:05 dans la rubrique "Vagabondages".


Commentaires :

  sarah-k
sarah-k
27-08-05
à 16:16

Un très bon texte!
cependant, je note une erreur historique grave.

"-Ce sont elles qui ne nous aiment plus. Elles sont désormais plus intelligentes que nous. Nous ne leur servons plus à rien sauf à leur obéir."

Elles ont toujours été plus intelligentes que vous, le seul fait nouveau, c'est qu'elles ne vous aiment plus (hi, hi, hi)

  castor
castor
31-08-05
à 17:56

Re:

Sarah, pourras-tu demander à une fille plus intelligente que moi de m'expliquer gentiment la dérivation du logarithme complexe?

(je préviens charitablement que celle qui essayera de me pipoter sur ce point devra faire la vaisselle en pénalité)

  sarah-k
sarah-k
05-09-05
à 19:10

Hum

On va trouver, on va trouver !!

  alberto
alberto
27-08-05
à 17:23

Elle, pardon "Eve", trouva que le fruit était bien bon, elle en donna à manger à Adam, et Adam obéit : IL EN MANGEA !
Et il le trouva bon, bon, bon.

  didi
06-04-06
à 00:48

morte de rire

j ai envie de te rassurer , trop mimi ce texte , mais je sens que ne vais dire que des banalités et pourtant il y a tant à dire.... un jour peut etre serons nous capable d'assez d'empathie et de tendresse pour vous accepter tels que vous etes, et avoir un regard bienveillant sur vos petits défauts....

didi