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La libido du coureur de chambre d'hôtel
Je l’ai remarquée tout de suite, au premier coup d’œil, dans le rayon Sciences Humaines et Esotérisme, les deux mains posées sur son plot vendeur comme si quelque chose continuait de la tracasser malgré le début de sa journée de travail. Une jolie brune à cheveux courts avec un regard sauvage, une paire de petits seins mis en évidence par la moulure d’un tee-shirt de saison. Elle n’avait pas encore revêtu le gilet aux couleurs de son employeur.

En passant devant elle avec un tournevis à la main, je la saluai par politesse sans rien cacher de mon émoi. Elle ne me répondit pas. Tandis que je fixai les nouvelles bornes d’écoute du magasin, je ne pouvais résister à l’envie pressante de l’observer. Avec l’espoir secret qu’elle réponde avec un sourire à mes évidentes prétentions.

Je la croisai plus tard dans la journée dans la salle de repos. Elle était seule assise sur une chaise avec comme seul compagnon un verre en plastic qu’elle était en train de triturer. Je commandai mon café à la machine et tentai une petite phrase d’humour à son intention. Mais avant même que les mots s’échappèrent de ma bouche, elle avait quitté les lieux en jetant avec agacement les restes de ce qu’il lui avait servi de gobelet peu de temps auparavant.
Je restais béat avec mon expresso à la main en me réconfortant avec les moyens du bord. Je me plantai avec attention devant une affiche d’un spectacle en plein air dont l’actrice principale en gros plan était une rousse à l’opulente poitrine.

A l’heure de la sortie, pendant l’échange de mon badge de visiteur contre ma carte d’identité avec un petit black de la sécurité, elle survint derrière mon dos silencieusement. Je reconnus sa menue silhouette dont l’ombre se projetait devant moi. J’imaginai déjà mes doigts lestes la délivrant de son tee-shirt et des restes de ses vêtements. Je sentis mes poils s’hérisser en signant la fiche où le petit black avait griffonné mon nom. Je décidai de l’attendre.

Je lui ouvris la porte comme un chevalier servant. Elle me lança une œillade morne. Je me parus de mon plus beau faciès en me tenant les épaules bien droites. Elle me tourna le dos en relâchant son postérieur.
Nous suivîmes pendant quelques pas le même chemin sur le pavé de la place Kléber.
A la première bifurcation, il serait trop tard, quand…elle me dit enfin quelque chose.
« On va boire un verre ? »

Je n’en croyais pas mes oreilles, et quelques instants plus tard mes yeux quand elle me faisait face rayonnante et belle comme une actrice de cinéma. Elle possédait de beaux yeux bleus contre lesquels il était impossible de résister. Je mis de côté la taille de ses seins car son corps était à croquer.
Elle m’expliqua pendant de longues minutes qu’elle venait de rompre avec son copain. C’était le responsable des commandes pour le magasin. Il venait de séduire une stagiaire fraîchement arrivée en renfort avec l’été. Pour se venger, elle voulait faire l’amour avec le premier venu.
J’étais ,sans aucune négociation possible, son homme. Nous bûmes à la suite deux picon et trinquâmes nos verres amoureusement…

Je me réveillai seul dans un large lit qui n’était pas le mien. Un peu plus de deux heures du matin. Des cris du dehors. Un couple de noctambules qui s’était rencontré quelques heures plus tôt. Ils ébruitaient sans aucune pudeur les différentes émotions de leur bonheur.

J’étais en sueur. Une érection sous les draps. En fermant les paupières, j’aperçus ma jolie brune nue, à la recherche de son tee-shirt. Mais ce n’était qu’un rêve…La libido du coureur dans sa chambre d’hôtel. Mon imagination d’homme sexué sans perte de vue. Je n’arriverai plus à dormir dans un tel état. J’allumai la minuscule télé pendue au plafond. Les quelques chaînes allemandes m’aidèrent à réduire ma pression artérielle.
Je mis en route l’air conditionné. Et je pleurai comme un enfant.
Ecrit par Raskolnikov, le Dimanche 31 Juillet 2005, 10:04 dans la rubrique "Vagabondages".


Commentaires :

  alberto
alberto
02-08-05
à 15:23

C’est déjà pas mal si les chaînes allemandes ont une telle vertu pour un peuple vieillissant ! Là je m’étonne d’un silence de réponse que seul le mois d’août peut expliquer. Néanmoins je suis sûr qu’Olivia va se demander si tu as vraiment pleuré, et pourquoi ? Est-ce que les chaînes allemandes étaient si tristes ?
Raskolnikow, sûrement qu’en écrivant ces 6 petits mots de la fin, tu étais sincère et ne mesurais pas l’impact qu’ils pouvaient avoir en dévoilant, enfoui en toi, un terrain privé qui est le tien mais, rassure-toi, un terrain que beaucoup, trop pressés, ne voient pas forcément.

  Thierry
05-08-05
à 12:45

Cauchemar...

Quel suspense ! Belle démonstration sur les frustrations du Technicien itinérant en mal d'amour, loin du foyer et de ses repères rassurant... Toutefois, prend garde à toi Raskolnikov car la solitude peut conduire vers certains égarement...
Tu t'en libères ici même, et c'est très bien. Tu peux maintenant repartir vers de nouvelles aventures, l'esprit libre et serein. Va...

  alberto
alberto
05-08-05
à 13:04

Re: Cauchemar...

Et moi suis-je autrement ?
"Comme l'oiseau qui erre loin de son nid, ainsi est l'homme qui erre loin de son lieu."(Bible).