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Quand le club de football le plus prospère du monde devient en un week-end le plus endetté
Décidemment, le néocapitalisme nous réserve des surprises qui dépassent n’importe quel bon entendement.

Ce week-end, en Angleterre, un homme d’affaires américain, Malcom Glazer, a pris possession du club de football le plus riche du monde, et cela en toute légalité, en devenant propriétaire de presque 75% des actions mises en Bourse. Il a acheté les parts des deux principaux actionnaires, puis a obtenu les trois quarts du capital en empruntant 390 millions d’euros au nom du club. En quelques minutes, Manchester United, société anonyme cotée en Bourse est devenue une entreprise privée dont Malcom Glazer est l’unique propriétaire. Il a désormais le droit d’acheter le reste des actions qui lui manquent pour détenir 100% du capital.

En devenant une société privée, l’emprunt consenti par le milliardaire américain doit être remboursé par le club. Du jour au lendemain, le club le plus prospère du monde dont la gestion était jusque là parfaitement saine est devenu le club le plus endetté du monde parce qu’un néolibéral a jeté son dévolu dessus afin de faire fructifier davantage sa fortune.
Les bénéfices doivent être désormais doublés pour rembourser la dette, et cela pour les vingt ans qui viennent.

Grâce à une astuce dont le néolibéralisme a le secret, au final, le club de Manchester United aura totalement payer son achat effectué par le milliardaire américain.

L’ouverture du capital au monde de la bourse en 1991 pour financer des campagnes publicitaires tapageuses sur le marché asiatique et payer les salaires mirobolants des joueurs vient de se retourner contre les intérêts du club.

Cette anecdote dans le monde des affaires pourrait être banale si elle annonçait pas une catastrophe pour tous les amoureux du ballon rond et en premier lieu les supporters des Reds.
Car les résultats financiers de Manchester sont dorénavant liés à ses résultats sportifs. Or, cette opération purement spéculative se produit a un moment où le club mancunien subit la loi des deux clubs de la capitale Chelsea et Arsenal. Malcom Glazer ne s’est pas lancé dans cette opération financière pour l’amour du football. Il est déjà propriétaire d’un club de football américain. Son but est de faire du business sans états d’âme. Il devra donc trouver rapidement des solutions pour obtenir les gains qu’il est venu chercher dans son investissement.

Déjà, certains le soupçonnent de saisir très rapidement la cour européenne pour obtenir le droit de négocier directement les droits télévisés auprès des diffuseurs. Il pourrait donc toucher la totalité du pactole sans être obligé de le partager avec les autres clubs de football de la ligue anglaise, comme c’est le cas aujourd’hui. Les conséquences en seraient dramatiques pour l’avenir des petits clubs. Cette nouvelle donne pourrait faire jurisprudence dans les autres pays européens. On imagine déjà le Real de Madrid, Barcelone, le Juventus, et même Lyon réclamer pour eux seuls la manne financière de la télévision.

D’ici quelques années, nous pourrions avoir une dizaine de clubs en Europe qui organisent leur propre championnat devant les télévisions du monde entier, et le reste du monde à l’abandon en jouant des matchs qui n’intéressent personne.
Ecrit par Raskolnikov, le Lundi 16 Mai 2005, 15:33 dans la rubrique "Football".