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Ardeur au Hilton de Tel Aviv


Après avoir abandonné un dernier baiser au téléphone en direction de sa belle Estelle de l'autre côté de la Méditerranée, Raymond raccrocha le combiné. Il tira le rideau pour ne plus voir le coucher de soleil sur la mer et se laissa tomber sur le lit. Il s’écrasa contre les dizaines de fiches éparses sur lesquelles il avait gribouillé sans cesse durant la durée du vol de Paris à Tel Aviv.

Il se redressa, se donna quelques coups sur le visage et s’encouragea.

C’était le moment de trancher, de nommer les hommes qu’il alignera demain dans l’enceinte du stade de Ramat-Gan.

En regardant le confort de sa suite, il se rappela le bon temps, quand il entraînait encore l’équipe des Espoirs. Les chambres dans lesquelles il posait ses bagages n’avaient pas de jacuzzi, et personne ne commentait ses choix tactiques.

Il s’empara de la fiche « Gardien de but » et lut à haute voix ce qu’il avait annoté.

Fabien :
« Quel match il nous a fait samedi ! Je peux vraiment compter sur lui. Mais quelle mouche l’a piqué pendant sa conférence de presse ? Les Israéliens veulent désormais lui montrer que le seul endroit de Tel Aviv non sécurisé est la cage de but dans laquelle il va prendre place. »

Gregory :
« Un peu trop sûr de lui en ce moment. Si je l’aligne et qu’il se prend un but à casquette les journalistes écriront que c’est de ma faute. »

Il entoura en rouge le premier prénom et déposa sa fiche sur le bureau sans aucune hésitation.

Au tour de « la Défense » !
Willy : « Il a fait du bon boulot samedi. Indispensable. Mais il ne faut pas que je lui colle quelqu’un devant lui pour gêner ses montées. »

Jean-Alain : « Je ne sais pas ce qu’il mange à Newcastle, mais il a retrouvé la forme ».

Gaël : « Que l’on arrête de critiquer mon Gaël. J’en ai fait un titulaire. Il n’est pas encore du niveau de Laurent Blanc, mais avec plusieurs coupes du monde dans les jambes, il arrivera à ses chevilles. »

William : « Je vais encore le mettre à gauche pour emmerder la presse. »

Eric : « Il est encore trop tendre à mon goût. Surtout pour un match comme celui-ci. »

Jonathan : « Il est barré par Willy. Je le mets sur le banc pour qu’il apprenne. »

Julien : « Je ne sais pas pourquoi je l’ai pris dans le groupe. »

La fiche de la défense ne changeait pas d’un iota par rapport à celle du dernier match. Il sifflota, content de lui. Il n’était pas un imbécile. Il ne changerait pas d’avis.

Il devait passer au « Milieu de terrain ». Il hésita à ramasser toute la série de fiches qu’il avait concoctée. Il avait mis sur le papier toutes les combinaisons possibles dans le meilleur des mondes, mais sans vraiment en être convaincu.

« Bien sûr qu’il faut conserver le capitaine avec comme second le blondinet. Mais les autres ? Si je garde les deux trentenaires et que le résultat est négatif, je risque d’être convoqué avenue d’Iéna avec ma lettre de démission entre les mains.
Non, je vais prendre un risque. Je vais leur montrer avec quelle imagination je fais face. Je le sens bien, Alou, sur ce coup-là. Il est de quel signe, au fait ?
»

Il passa aussitôt à la constitution de « l’attaque ». Il se sentait désormais beaucoup plus serein. Il avait envie de toutes les audaces, montrer l’ardeur avec laquelle il pouvait se défendre contre les critiques qui inondaient son casier d’entraîneur.

En griffonnant une dernière fois, la composition définitive de l’équipe dans son cahier à spirales, il était fier de lui. Il ne doutait plus de la victoire.

Il éteignit sa lampe de chevet et quelques secondes plus tard ronfla comme un matamore repu.
Ecrit par Raskolnikov, le Mercredi 30 Mars 2005, 17:21 dans la rubrique "Football".