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La lucidité d’Hubert Védrine
De passage ce matin sur France Inter,Hubert Védrine, l’ancien ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin et l’actuel président de l’institut François Mitterrand, est venu nous rappeler l’essentiel sur l’Europe, en toute lucidité, après le passage du référendum au-dessus de notre village gaulois.

L'Europe d'aujourd'hui

Ce qui manque à la politique c’est le discours vrai. Il faut sortir du discours mythologique en ce qui concerne l’Europe. Ce vote massif pose deux grandes questions :

1° Quel est le dégré d’intégration européenne, jusqu’où les peuples veulent-ils aller et cela ne concerne pas que le peuple français ?

2° Et la question sociale ? Comment les européens peuvent préserver leur modèle social auquel ils tiennent en étant soumis à cette très rude concurrence mondiale? Beaucoup d’entre eux avaient cru que l’Europe serait une protection. Ils s’aperçoivent que ce n’est pas vraiment le cas. L’idée même d’attendre de l’Europe la réponse à la question sociale est un leurre. Cela ne relève pas des traités, ni en bien, ni en mal.

C’est au niveau des états-nations qu’il faut redéfinir la politique sociale.


La victoire du Non

Bien que j’aie voté Oui, un Oui de raison, ce qui s’est passé ne m’étonne pas. Cela provient de Maastricht. Le fossé béant entre les élites intégrationnistes et le grand public était devenu un véritable abîme, et cela devait se traduire par un résultat électoral. On n’a pas tenu compte des avertissements lancés. C’était une erreur depuis le début de parler de constitution. Dans le gouvernement où j’étais je pensais que c’était imprudent d’employer ce terme, que cela allait provoquer des attentes disproportionnées, incapables à satisfaire et déresponsabilisantes, et d’autre part des craintes impossibles à résorber.



Le projet européen

Au départ le projet européen était une très bonne chose. Une sorte de rupture mystérieuse qui s’est produite dans les dernières années. Le mot d’intégration politique était perçu par les gens normaux comme une menace. « Plus l’Europe s’intègre, et plus moi je me désintègre. »

Il faut reprendre la formule de Jacques Delors qui est celle de la fédération d’Etats-nations. Il y aura toujours des Etats-nations. On ne fera pas les Etats-Unis d’Europe au sens naïf et fédéraliste des années 50. Il faut stabiliser le projet européen en ce qui concerne la répartition des pouvoirs Europe Etats-nations ,et il faut arrêter cette fuite en avant au sujet des frontières.



l’Europe ne fera pas tout

Nous sommes dans les traités existants et l’on va continuer comme cela. La France ne revotera pas. On ne va pas renégocier car on obtiendrait des résultats en deçà des espérances des partisans du Non. Il faut rompre avec l’impression que cette constitution va tout régler.

Dans l’Europe à 25, personne n’est capable d’exercer un véritable leadership. La France et l’Allemagne n’y arrivent plus comme autrefois. Le président de la république sera gêné aux entournures dans les prochaines semaines pour négocier.



L’Europe sociale

Toute la machine européenne est porteuse de projets qui ne vont pas du tout dans le sens des gens qui ont voter Non. Les gens qui ont voté Non espèrent que le système européen va protéger le modèle social français. Mais ce modèle n’en est plus un pour les autres. Notre chômage ne descend plus en-dessous de 10%. Et si on renégocie avec les autres, cela ne sera pas pour consolider ce modèle qui est en train de devenir aux yeux de beaucoup d’européens une sorte de repoussoir

Le système social français qui a l’avantage d’être très protecteur mais l’immense inconvénient de ne pas réussir à résorber le chômage. On aurait dû être obsédés par cette question au lieu de dire sans arrêt: « c’est en rédigeant un meilleur traité affublé d’une autre constitution que tout va se régler par magie. »

Les démocrates suédois ont dit sans arrêt : « par pitié, pas d’Europe sociale. Laissez-nous tranquilles avec notre système. »
La plupart de nos alliés sociaux-démocrates sont persuadés que le bon système social, c’est celui qui crée des emplois. Là, il y a une contradiction, une illusion de la part de ceux qui ont voter Non dans ce but.
Ecrit par Raskolnikov, le Mardi 31 Mai 2005, 17:17 dans la rubrique "Actualités".