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Précariser davantage les précaires !
Notre ministre des finances vient de nous révéler que la France vit au-dessus de ses moyens. Il faudra donc que "les Français travaillent plus tout au long de leur vie." ajoute t-il avec dignité face à la meute de journalistes au pas.
Tout d'un coup, je me souviens de l'augmentation de 70% accordée à tous les ministres dès le début de l'investiture du calamiteux Raffarin. Après trois ans de gestion catastrophique du pays et un référendum raté, l'élite qui nous dirige vient de se rendre compte que le chômage atteint un niveau record.

"Il faut prendre immédiatement des mesures" murmure t-on à l'Elysée. Le nouveau premier ministre décide alors de précariser encore davantage les travailleurs précaires. Car il est hors de question d'affronter les syndicats qui défendent les salariés des grosses entreprises publiques en leur demandant de lâcher du lest dans leurs avantages sociaux. C'est trop dangereux à deux ans d'une élection présidentielle dans laquelle l'avocat d'affaires, maire de Neuilly, ami des scientologues et grand défenseur de l'empire Bouygues doit triompher. Il faut s'attaquer aux plus faibles car tel est le credo des énarques qui misent sur une longue carrière à la tête de l'état.

Les faibles dans cette France de début du vingt-et-unième siècle sont les actifs susceptibles d'être embauchés dans les 2,5 millions entreprises de moins de 10 salariés.
Pour relancer la croissance en berne, voici donc le CNE, le contrat de nouvelle embauche. Mais pourquoi personne n’y avait penser plus tôt ? Comme le CDI est trop contraignant pour le moral des petits entrepreneurs et que le CDD fait peur au salarié précaire, il fallait trouver un contrat intermédiaire: la période d'essai de deux ans.

C'est tout à fait adapté aux sociétés de services en informatique par exemple. Comme les contrats de sous-traitance sont de plus en plus courts, pas plus de 6 mois, cela va permettre de se débarrasser d'un collaborateur sans ambages dès que celui-ci connaîtra une période d'intercontrat.

Une entreprise avait tout intérêt, dans l'ancien régime, à rester à moins de 10 salariés afin de payer moins de charges. Et bien, avec la nouvelle règle du jeu, en embauchant un chômeur de moins de 25 ans, celui-ci n'entrera plus dans le décompte pour le calcul des charges. Comme un smicard à partir de 2007.

Comme nos hommes politiques sont incapables de trancher entre un système économique à l'anglo-saxonne et le modèle social à la danoise, ils viennent de mettre en place tout et son contraire :
La précarisation absolue pour une partie des salariés du privé en favorisant une politique des bas salaires.
L'allongement de la durée du travail pour obtenir le droit à la retraite, et la dévalorisation du quadragénaire sur le marché de l'emploi.
Des annonces grandiloquentes pour le logement social et des avantages fiscaux énormes pour les fortunés qui veulent investir dans l'immobilier.

Samedi, en plein barbecue, j'ai discuté avec une femme qui vient de se porter acquéreur d'une agence immobilière. Pour monter son affaire, elle a démissionné de son ancien emploi. Aujourd'hui, elle a toutes les peines du monde à obtenir des prêts auprès des banques afin d'avoir un investissement de départ. On lui met des bâtons des les roues parce qu'elle ne rentre pas dans la catégorie à favoriser selon les tablettes des ministères. Résultat, elle vient de renoncer à embaucher un employé.

Au lieu de modifier les lois du travail à coups d’ordonnances, les têtes grises, qui font le beau à la télévision en jurant qu’ils réduiront le chômage, devraient d’abord retirer les entraves administratives qui gangrènent l’esprit d’initiative de l’homme de la rue.
Ecrit par Raskolnikov, le Mardi 21 Juin 2005, 18:43 dans la rubrique "Actualités".