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Changer de PC dans la rue Montgallet
Il faut bien l’admettre, mon PIII à 600Hz a de plus en plus de mal à répondre à mes exigences d’internaute moyen. Il obéit toujours au doigt et à l’œil, mais avec un temps de réponse qui assomme mon impatience de citoyen dépassé. Je ne lui pardonne plus ses coups de rames pendant une opération de téléchargement, ou pour afficher en série dix pages internet. Je dois mettre en attente les dix pages suivantes dont les spams sont sur les starting-block.
Et puis, le voisin vient de se faire livrer, non sans ostentation, des cartons flambants neufs portant le logo d’un constructeur informatique dont l’actualité sociale attise la marge des dividendes de l’actionnaire principal. Je suis sûr que dans quelques jours, il va m’appelé pour me montrer sa config. Il va m’en mettre plein la vue avec son super écran plat et sa connexion Wi-Fi. Il faut que je trouve la parade immédiatement afin de ne pas paraître trop pale devant lui.
J’ai décidé d’appeler à l’aide Samiche Depain.
C’est un collègue de travail qui passe de temps en temps dans l’open space. Un passionné d’informatique incollable sur les derniers chipsets ou les kits watercooling. Il lit toute la presse informatique avec une assiduité inaltérable. Il monte régulièrement des PC en pièces détachées pour ses amis en détresse de puissance numériques. Il est immédiatement d’accord pour m’accompagner rue Montgallet.

La rue Montgallet, à deux pas de la gare de Lyon, est à l’informatique ce que la tour Eiffel est au tourisme, à Paris. C’est une rue d’environ 150m jonchée de myriades de petites boutiques informatiques. Tous les propriétaires sont des chinois qui, chaque matin, remplissent leurs stocks des derniers arrivages. Ils ont des relais, un peu partout en Chine, pour offrir le meilleur choix technologique avec un prix défiant toute concurrence. La seule contrainte est d’affronter sans secours les petites misères systèmes une fois son matériel monté. Il ne faut pas compter sur eux pour une assistance sur mesure ou une garantie longue durée de la continuité de service. Ils vendent ce que l’acheteur réclame pour un moindre coût. Malheur à celui qui affronte sans préparation ses as du commerce. Pour faire la meilleure affaire, il ne faut pas hésiter à faire le tour de la rue. Le prix d’un disque dur peut varier sensiblement sur dix mètres d’intervalle. Le devis peut-être revu à la hausse quand le processeur réclamé est épuisé. Ils peuvent vous convaincre d’acheter une carte graphique avec une puce ultrapuissante alors que avez l’intention d’utiliser MSN, uniquement. La 3D ne vous sera pas utile pour demander à l’inconnu(e) avec laquel(le) vous dialoguer de lever le masque virtuel.

Samiche le manouche me prépara une configuration répondant à mon cahier des charges. Il l’imprima en trois exemplaires avant de quitter l’open space. Dans le RER bondé qui nous tranportait vers ce lieu de pèlerinage marchand, il persistait à me convaincre sur ses choix. En lui faisant confiance, nous irions directement dans la bonne boutique avec un budget ferme.

C’est ce qui se passa. Nous fûmes reçus par une petite bande de vendeuses presque pas souriantes. Celle qui nous servit au comptoir semblait blasée par la recrudescence des citadins en manque informatique. Elle vendait sa marchandise comme s’il s’agissait de patates ou salades. Elle posait une à une notre commande devant elle sans le moindre respect pour toute la matière grise qu’il fallut aux ingénieurs pour mettre en fonctionnement ce miracle technologique. 60 millions de transistors sur deux cm2 n’avait rien d’extraordinaire pour ses yeux de plus en plus bridés. 150 M bits transitant en une seconde sur le disque dur ne l’impressionnait pas plus que cela. Seule la présentation de ma carte bleue lui apporta de l’éclat. C’était le seul moment où elle fut réceptive à mon regard masculin sur sa féminité orientale. Mais cela s’estompa aussitôt que mes quatre chiffres furent tapés sur le contrôleur.

Nous quittâmes la boutique les bras ballants avec des sacs plastiques tendus par la charge. J’avais bien entendu dépassé mon budget, mais j’étais heureux comme un enfant le soir de Noël.
Ecrit par Raskolnikov, le Jeudi 15 Septembre 2005, 11:35 dans la rubrique "Informatique".