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Comment l’ultralibéralisme a pris son envol
Dans notre monde de plus en plus binaire, il faut savoir choisir son camp. L’axe du bien ou l’axe du mal, la démocratie ou le terrorisme, TF1 ou Arte. En économie, deux tendances, jusqu’à présent se faisaient face. La première est l’état providence dont le père est John Maynard Keynes. Elle bénéficiait d’un certain vent en poupe après la deuxième Guerre mondiale. La seconde est la théorie de « la main invisible » louée par Adam Smith. Elle est le nouveau credo des puissants de ce monde.

Trois événements vont marquer les années 1970. D’abord le premier choc pétrolier avec l’apparition du chômage, puis en 1976 quand, sous la pression des Américains, on enterre définitivement l’or comme monnaie internationale, enfin, avec en 1979 l’élection de Margaret Thatcher comme Premier ministre en Angleterre.
Cette dernière, pendant les années de son mandat va, non seulement casser les services publics et briser des grèves, mais aussi promouvoir des hommes d’un genre nouveau, les « raiders » dont le plus célèbre s’appelle Jimmy Goldsmith.
Cet homme, qui fréquente les milieux proches de Georges Bush père, sera à l’origine du réveil de la Bourse que l’on avait mis en retrait depuis 1929, et ce fameux krach lequel avait mis à genou toute l’économie mondiale.

En Angleterre et aux Etats-Unis, Adam Smith va gagner de plus en plus d’admirateurs qui vantent la liberté des marchés et la transparence des entreprises. C’est le début de la mondialisation et de la libre concurrence. Le revenu de l’actionnaire devient plus important que la sueur du salarié. Tout le monde peut désormais s’enrichir en misant avec flair sur les marchés boursiers, selon la doxa. En vérité, les raiders sont de véritables pirates qui vont profiter de la rapide privatisation de grandes entreprises pour faire des coups en douce.

Jimmy Goldsmith sera un moment gêné par la justice américaine, mais il aura, entre temps, amassé une énorme fortune. Durant son procès, il l’affirmera haut et fort : « Je suis un aventurier. Je n’aime pas vivre dans la quiétude et la suffisance. » A sa mort, il laissera un parc immobilier immense à ses héritiers. Un appartement dans le quartier Manhattan vide et invendable est la meilleure illustration des restes de Jimmy Goldsmith. Pendant qu’il s’enrichissait, des millions de gens perdaient leur emploi pour connaître la vie dissolue du précaire à la limite du seuil de pauvreté. Les films de Ken Loach ont tellement bien résumés cette période.

Le mal est fait. Les années Reagan vont définitivement tirer un trait sur le keynésisme. C’est désormais la route de l’ultralibéralisme qui est suivie. Il n’y a plus d’issue. « Ce qui est bon pour les Américains, sera bon pour le reste du monde ! » Certains historiens sont tellement sûrs qu’un grand tournant vient d’avoir lieu pour l’humanité qu’ils nous racontent que c’est « la fin de l’Histoire. »

Quel bilan peut-on tirer de cette idéologie anglo-saxonne érigée en religion ? Ce chacun pour soi et Dieu pour tous dans le domaine de l’économie tire t-il vers le haut notre civilisation?
Dans les entreprises, une poignée de hauts dirigeants se mettent plein les fouilles de stock-options tandis que le salaire de l’employé modèle stagne. L’écart entre le Nord et le Sud s’est aggravé. Alors qu’il a fallu 50 ans après l’invention du moteur à explosion pour que la moitié des américains deviennent propriétaires d’une voiture, aujourd’hui les nouvelles technologies deviennent obsolètes en 8 mois. Le réchauffement de la terre s’accélère au point que nous ne maîtrisons plus la pollution malgré les accords de Kyoto. Le dollar est à la baisse pour financer le déficit abyssal des Etats-Unis.

Le côté positif, c’est que le cercle des millionnaires augmente. Certains d’entre nous peuvent s’offrir la location d’un yacht à 345 000 euros la semaine ou acheté un bout d’île à Dubaï avec quelques millions. On construit de plus en plus de terrain de golf, même dans les endroits les plus asséchés. Les rentes, dans notre beau pays, représentent désormais 10% du revenu national, comme en 1914.

Nous sommes dans une compétition économique intraitable. Malheur aux perdants. Il n’y a plus aucune règle. Tous les coups sont permis. Même celui de mettre en concurrence un chinois travaillant 14 heures par jour pour un salaire de misère face à un occidental couvert de protections sociales et disposant d’une rémunération décente. Pour faire son 15% de bénéfice net réclamé par l’actionnaire, quelle politique d’investissement le PDG suivra t-il pour obtenir ses objectifs ?

Pour la première fois, les générations qui arrivent ne sont plus certaines de voir s’améliorer leur niveau de vie. C’est même le Struggle for life pour le maintenir. Les hommes politiques ont beau dépenser des sommes d’argent astronomiques pendant leur campagne électorale, la démocratie, tous les jours, paraît bien pale face au pouvoir des ultralibéraux.
Ecrit par Raskolnikov, le Vendredi 11 Février 2005, 17:09 dans la rubrique "Actualités".