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Point de vue de mon quai de gare


J’attends le train de 12h35 sur un quai de gare. Il fait froid.
Je viens de passer deux heures au chaud dans mon SSII. J’ai l’impression que l’on remarque de moins en moins ma présence. Je m’éclipse discrètement en disant au revoir à personne. Après une trotte d’un quart d’heure et une montée digne de l’Alpes D’huez je patiente quelques instants en regardant ce paysage.

La plupart du temps, j’ai les deux oreilles collées au lecteur MP3 que j’ai glissé dans la poche de mon blouson. Je suis à l’écoute d’une émission de radio que j’ai enregistrée la veille.
Jean Resseguié, Jean Lebrun, et j’en passe. La radio est le meilleur compagnon de voyage que je peux avoir. Je ne me lasse pas d’écouter les voix d’un débat animé. Elles me donnent l’impression d’être quelqu’un d’important. L’heure de mon voyage de banlieusard défile à toute vitesse.

Parfois un collègue de travail vient briser mon rituel. Il habite une station après moi. Par politesse, je dépose mes écouteurs et fais semblant de l’écouter. Car il est bavard, le bougre.
Il me raconte sa vie comme si j’étais son confident. Je n’ignore rien de ses problèmes familiaux, de son bas salaire et de sa voiture en panne. Je me pare d’une moue de circonstance pour lui montrer que je suis doué d’empathie. En vérité, je voudrais l’étrangler pour mettre fin à ses malheurs.

Je l’apprécie de plus en plus ce quai de gare. Il symbolise pour moi le chemin du retour vers le bercail, la liberté du salarié qui peut enfin penser à lui, et les deux heures par jour auxquelles on me condamne depuis le début de cette année.
Ecrit par Raskolnikov, le Samedi 19 Février 2005, 17:04 dans la rubrique "Vie professionnelle".