J’aperçois E dans le couloir. Il est occupé auprès de la standardiste. Je vais à sa rencontre.

E est une personnalité attachante, toujours prêt à bondir dans l’action. Il vient d’être élu au CE et prend son rôle avec coeur. Il s’orne toujours d’un grand sourire lorsque je lui tends ma main.

Je lui explique ma récente mésaventure, mon manque de séduction vers les deux quinquagénaires. E rebondit. Il ne comprend pas pourquoi je n’ai pas été pris pour cette mission tout à fait dans mes cordes. Il devine mon amertume, ma déception, mon découragement. Il me propose d’aller voir la commerciale asiatique dans son bureau.

E prend la parole et veut savoir ce qui s’est passé. J’apprends que je n’ai pas manifesté assez de motivation pour décrocher l’avis favorable des membres du jury. Il était mitigé sur la sincérité de ma prestation. E prend ma défense. Il explique à la souriante commerciale que je vis très mal cet échec, qu’il faut me redonner une chance, que l’on peut trouver forcément un accord avec le client.

La commerciale accepte de faire le forcing, d’insister auprès des deux quinquagénaires pour qu’ils reviennent sur leur décision. Pour les séduire, elle ne voit pas autrement que leur proposer mes services une semaine gratuite, le temps que je fasse mes preuves.
Elle termine ses affaires en cours et me tiendra au courant si je bénéficie d’une grâce.

Je remercie E pour son coup de pouce. Nous discutons longuement dans son bureau. Il me raconte ce qui se passe dans la société. Le business n’est pas au beau fixe. Il faut tous se serrer les coudes. Il a plein de projets. Un site internet se construit avec un forum pour s’exprimer. Il croit que l’on va s’en sortir si toutes les bonnes volontés sont rassemblées.