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Consommation mortifère
Ce matin sur France Inter, l’homme le plus détesté en France après notre premier ministre, Frits Bolkestein, avait le micro bien ouvert.

Au sujet de la directive qui porte son nom, il a mis un uppercut au pauvre auditeur que je suis en articulant les mots suivants :

« La libéralisation des services, c’est bon pour les consommateurs. »

J’en ai fait tombé une pauvre biscotte dans mon café bouillant. J’ai éteint mon poste de radio et j’ai couru dans la salle de bain pour prendre une douche froide.

Je me suis rappelé d’un article, écrit par un professeur de Pennsylvanie nommé Jeremy Rifkin, lu il y a quelques jours dans mon train pour la Défense.

Il nous rappelait, avec une sincérité toute crue, que les Américains consomment à eux tous seuls le tiers de l’énergie mondiale. Ils sont les plus voraces consommateurs du monde.

Le terme de consommation remonte au début du XIV° siècle et a des racines aussi bien anglaises que françaises. A l’origine, consommer voulait dire détruire, piller, assujetir, épuiser. C’est un mot tout imprégné de violence qui n’a eu jusqu’au XX° siècle que des connotations négatives.

Au début des années 1900, les milieux médicaux et le grand public parlaient de « consomption » pour désigner la tuberculose.

Le terme de consommation n’a dû son acceptation positive qu’à des agents publicitaires qui ont entrepris au XX° siècle d’assimiler consommation et choix. Dans le dernier quart du XX° siècle, en Amérique en tout cas, le choix du consommateur a commencé à remplacer la démocratie représentative comme expression ultime de la liberté humaine, reflétant son nouveau statut sacré.
Nous pointons ici du doigt le mal européen qui risque de faire capoter le référendum sur la Constitution. Nos hommes politiques, aussi brillant qu’ils soient, ne percent pas la prise de conscience par le citoyens ordinaire de la destruction engendrée par une consommation tout azimut.

Nous ne souhaitons plus « consommer » béatement pour faire plaisir aux observateurs de la croissance, mais vivre en toute intelligence avec le monde qui nous entoure dont nous voyons les limites.

Nous ne croyons plus à cette course effrénée pour la consommation qui enrichit les grands groupes industriels tout en provoquant du chômage dans nos sociétés, des inégalités dans le partage des richesses, des guerres pour le pétrole.

Jeremy Rifkin finit son article en citant Elias Canetti, un écrivain anglais :
Chacun de nous est un roi dans un champ de cadavres.
Cela semble résumer très bien le libéralisme.
Ecrit par Raskolnikov, le Mercredi 6 Avril 2005, 18:50 dans la rubrique "Actualités".