Internet, ce n’est pas seulement le Joueb ou le Blog, les dépêches de l’AFP ou les cours en ligne pour devenir agent de change,  c’est aussi, en quelques clics de souris, la possibilité d’admirer dans toutes les positions des blondes, des brunes, des rousses, des bronzées, des très bronzées, des anorexiques, des avaleuses de pizza, des jeunes, des toutes jeunes ( Non, cela est interdit ! ), des vieilles, des très vieilles ( cela est autorisé ), des acrobates, des fétichistes, des timides, des gonflées, des naines,  bref, tous les cas de figure que dame nature autorise à venir au monde. La même chose existe au masculin, quoique le choix semble plus dépouiller.  J’ai beau utiliser divers filtres de contrôle parental pour repousser les ardeurs aigues de ma curiosité, parfois je suis transi devant une magnifique croupe, une poitrine redondante, un regard lascif, le bonheur d’un couple. Mais que se cache t-il derrière le sourire d’une actrice porno ?

Derrière celui de Karen Lancaume vraisemblablement, c’était morne plaine. Cette jeune femme, qui venait de fêter ses 32 ans, vient de se donner la mort. Les cinéphiles la connaissent sous le nom de Karen Bach pour avoir tourné dans un film  de Virginies Despentes dont le titre particulièrement expressif avait fait couler beaucoup d’encre : Baise-moi !

J’ai trouvé sa biographie sur un site spécialisé. En lisant à haute voix son parcours, on a l’impression qu’elle s’épanouissait dans sa vie de femme libérée accroc au monde de la nuit, qu’elle était arrivée à maturité en tournant ses premiers films pornographiques, que la célébrité lui collait à la peau. Pourtant, elle est morte comme un chien dans un appartement déserté. Je me souviens d’une interview d’elle à la télévision lors de la promotion du seul film « normal » dans lequel elle a tourné. Elle expliquait, avec son beau sourire, qu’elle avait trempé dans le X sous la pression de son copain de l’époque (la biographie parle de mari). On imagine que l’argent si facilement gagné l’avait égaré vers d’autres dérives.

Pour une seule Clara Morgane, combien de Karen Laucaume ? Ce milieu nous est si peu connu, finalement. Je devrais m’y prendre à deux fois quand j’admire les courbettes d’une nymphe empalée entre deux males.