Qui n’a jamais imaginé passer quelques semaines retiré du monde sur une île perdue dans l’immensité du Pacifique ? C’est le mythe de Robinson qui éternellement perdure, et pas seulement grâce à Daniel Defoe. Il s’enracine dans notre imagination au moment d’affronter la grande solitude. Le studio dans lequel on s’enferme sans dire un mot est un havre de silence. Les quelques soubresauts qui viennent de l’extérieur sont les résonances des voisins que l’on ne voit jamais. On survit avec quelques conserves égarés dans un placard. Notre Vendredi est une télévision aux milles chaînes qui n’arrive pas à nous combler. Il faut du rêve pour imaginer un grand voyage. Et ce matin, j’ai découvert le site de Jean-Louis Etienne parti à Clipperton pendant 4 mois.

Qui aurait imaginé que cet atoll corallien était français ? C’est un « confetti » nous raconte l’explorateur, de 2 km2 ,à 1200 Km des côtes mexicaines. C’est la partie émergée d’un volcan né à 2500 m de profondeur. On raconte qu’un pirate anglais, lequel lui a donné son nom, aurait caché un trésor. Mais les premiers à y débarquer officiellement sont nous, les petits « frenchy ». Les Américains ( encore eux ) et les Mexicains ont eu beau revendiquer des droits, un roi d’Italie nous l’a définitivement attribué.

Désormais, tous les deux ans environ, une frégate de la Marine Nationale, fait un petit rond dans l’eau pour contrôler notre souveraineté des lieux.

L’île présente un grand intérêt écologique et géologique. C’est une des moins perturbées par l’homme. En tout cas, en apparence, car comme on le constate en parcourant le site tenu jour après jour par Jean-Louis Etienne, même dans un endroit si reculé de la pollution des hommes, on trouve trace de déchets en tout genre venus s’échouer.

Son lagon est certainement l’attraction principale. Il est coupé de l’océan depuis 150 ans. L’eau en surface y est presque douce grâce à des réactions chimiques qui ont modifié les caractéristiques de la salinité.

Il faut tout de suite parcourir le site de Jean-Louis Etienne pour découvrir la suite.

Il propose même, pour ceux qui en ont les moyens, de venir le rejoindre quelques jours.

Je vais casser la tirelire que je cache dans mon studio. Je tiendrais à jour mon Joueb les pieds dans l’eau du lagon. Je me ferais prendre en photo avec le célébrissime médecin.

A moins que je ne préfère ma solitude et la procuration que m’offre le site web.