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Il vaut mieux être riche sur terre et pauvre au paradis que l'inverse
En début de semaine, tout le bataillon de personnalités, que dispose la droite française tendance UMP, est montée au créneau des médias pour nous expliquer en long et en large que la réforme des impôts sur le revenu décidée par notre premier ministre est une mesure juste et moderne. Les quatre tranches imposables vont favoriser la classe moyenne, c'est-à-dire les salariés gagnant entre 1000 et 3500 € par mois. Ils disposeront d’un pouvoir d’achat doper grâce aux économies réalisées. Ils auront tout le loisir de les dépenser en biens de consommation pour favoriser la relance de l’économie.

S’il fallait retenir une prestation, je pointerais celle de Patrick Devidjian dont le talent d’orateur est hors pair. On sent que cet avocat du barreau est redoutable dans ses convictions. Il faut avoir bien préparé le terrain pour essayer de le contrer. Ses arguments au micro de France inter étaient imparables. En buvant mon café, j’étais persuadé que mon pouvoir d’achat serait quadruplé avec l’aide de ce gouvernement. J’imagine déjà trôner dans mon salon un écran plasma de plus d’un mètre de long pour regarder les matchs de foot en quadriphonie.

Quand un auditeur l’interpella en tant que contribuable de l’impôt sur la fortune, le député-maire d’Antony se lâcha avec une lucidité à faire pâlir de rage un inspecteur de police interrogeant un suspect:
"L’ISF ferait fuir l’élite de notre pays vers des cieux fiscaux plus cléments. En bridant le compte en banque des riches, on freine l’essor économique de notre pays, donc on favorise le chômage."
La démonstration est nette et sans bavure. Il ne manque qu’un mathématicien pour en établir l’équation.

Les premiers cris d’orfraie retentirent immédiatement. Les opposants politiques se manifestèrent avec des petites phrases pour alerter l’opinion.
« Les salariés, même les plus modestes, vont continuer d'être assommés par les impôts indirects pendant qu'on présente une réforme qui va principalement bénéficier aux plus hauts revenus » s’esclaffe Bernard Thibault.

« Les bénéficiaires de ces mesures sont les contribuables non salariés gagnant plus de 100 000 euros par an, plus les titulaires les plus élevés de l’impôt sur la fortune. » cria vers qui veut l’entendre l’ambitieux Laurent Fabius.

Moi, je veux mon écran plat dans le salon, même au prix d’un crédit revolving.

Et puis, parfois, par un tour de passe-passe qui n’appartient qu’à l’actualité, un petit événement anodin vient remettre en question toute l’énergie dépensée par la dream team de notre président de la république.
Ce weekend, dans le fabuleux château Yquem à Sauternes, se mariait en grande pompe la fille de l’homme le plus riche de l’hexagone, Bernard Arnault, qui vient de dépasser cette année Liliane Betttencourt, l’héritière de L’oréal, au palmarès des grosses fortunes.
Parmi les quelques 600 invités trinquant pour le bonheur des jeunes mariés se bousculent des personnalités politiques labellisé pouvoir en place : Les ministres Jean-François Copé, Thierry Breton, mais aussi Nicolas Sarkozy. La reine de France, sainte Bernadette aux pièces jaunes éternelles, est également de la partie entourée de soixante gardes du corps et de sa cour habituelle afin de la tenir à l’abri des gueux curieux qui souhaiteraient voir d’un peu plus près à quoi ressemble un mariage de riches.

Bernard Arnault va être un des plus grands bénéficiaires de la réforme des impôts sur le revenu.
Il va pouvoir accroître sa force de frappe dans l’investissement immobilier. Après avoir acheté une propriété dans les Yvelines à quelques coudées de celle de son rival François Pinault, un hôtel particulier dans le VIIième arrondissement de 1000 mètres carrés avec piscine dont les anciens propriétaires sont les époux Lagardère, un yacht commandé à une entreprise taiwanaise pour un coût de 25 millions d’euros, et enfin un somptueux duplex à Courchevel, avec les ristournes gagnées grâce à ses amis du gouvernement, le château de Versailles lui devient accessible.

Pendant que je négocierais en tremblant mon crédit revolving, je peux être rassuré sur le pouvoir d’achat de notre élite surtout quand elle s'est acoquinée avec les époux Chirac.
Ecrit par Raskolnikov, le Dimanche 18 Septembre 2005, 15:20 dans la rubrique "Actualités".


Commentaires :

  Thierry Le BLOG
20-09-05
à 21:43

Rome, 65 apr. J.-C.).,

Qu'est-ce qui peut manquer à l'homme qui s'est placé hors de tous les désirs? De quelle ressource extérieure peut avoir besoin celui qui a réuni en lui tous ses biens?

Sénèque.

  Thierry Le BLOG
20-09-05
à 21:48

Rome, 65 apr. J.-C...

...Qu'est-ce qui peut manquer à l'homme qui s'est placé hors de tous les désirs? De quelle ressource extérieure peut avoir besoin celui qui a réuni en lui tous ses biens ?

© Sénèque.

  Marasalvatrucha
28-09-05
à 12:26

Re: Rome, 65 apr. J.-C.).,

Rien...
Donc tout..

  Thierry Le BLOG
28-09-05
à 16:40

Re: Re: Rome, 65 apr. J.-C.).,

... Vous avez tout compris !...

  alberto
alberto
28-09-05
à 22:56

Re: Rome, 65 apr. J.-C.).,

1 - "l'homme qui s'est placé hors de tous les désirs" n'existe pas. Le vide (vacuum) ne peut que désirer l'air, à moins de rester toujours dans le vide (dans le vacuum).
2 - "celui qui a réuni en lui tous ses biens" n'existe pas non plus, car il n'en a jamais fini de les réunir,il n'en a jamais assez, il en veut toujours plus... Bon,peut-être que celui-là existe ! L'autre aussi d'ailleurs...

  Thierry
05-10-05
à 19:02

Re: Re: Rome, 65 apr. J.-C.).,

Je suis heureux de partager votre point de vue...