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Les condamnés du lundi de Pentecôte
« Mais pourquoi la fête de l’Esprit saint doit-elle être célébrée un lundi ?» se demande encore le plus mauvais Premier ministre de la cinquième république de retour de Rome après avoir assisté à la messe d’inauguration du pontificat de Benoit XVI. Pendant plus de trois heures, il eut le temps de ruminer contre tous les vents de protestation qui roulent dans l’air. Après maintes réflexions, le peuple qui s'exprime souhaite en majorité chômer ce jour de l’année. Point de solidarité pour nos vieux, car la canicule est déjà un lointain souvenir.

« Je ne céderai pas» répéta t-il dans son cabinet avec cet air solennel qui lui est propre. Son conseiller a versé une larme devant tant d’opiniâtreté.

Et dire qu’il revient de la Chine avec quelques contrats dans ses valises. Pour les grandes entreprises qui font la richesse de la France. Et ce sont-elles qui s’organisent contre lui. La palme de l’humour pour Louis Gallois, le PDG de la SNCF qui planifie deux minutes de temps de travail par jour pour ses braves salariés afin de maintenir fériée cette grande fête religieuse.

« Ce sont les petits qui vont aller au turbin ! »
On ne sait pas s’il se réjouit en disant cela, lui le premier partisan de la France d’en bas.

Car, en effet, ce lundi de Pentecôte, les travailleurs du privé, ceux qui ont les plus bas salaires sans RTT, qui gagnent leur vie en s’accrochant dans une PME sous-traitante d’une grosse entreprise, vont se lever comme un lundi ordinaire pour prendre le chemin du monde du travail. Comme la plupart, ils n’ont pas de voiture, ils vont attendre leur train sur un quai de gare dont le trafic ressemblera au dimanche.
Cela sera l’occasion de faire connaissance.
« Vous aussi ? Malgré votre costume cravate, vous êtes du mauvais côté de la barrière? ».

Jamais la France n’aura été à ce point scindée. Les salariés protégés qui ont leur retraite assurée. Les salariés précaires qui doivent sortir leurs crocs pour espérer avoir une place pendant plus de quarante deux ans et demi. Les chômeurs pleins d’énergie qui rêvent de retrouver un patron et une vie sociale normale. Le monde rural. Les assistés permanents qui grignotent toutes les aides sociales possibles. Les sans-papiers qui se font discrets. Les retraités qui n’arrivent plus à défaire leur valise entre deux voyages. Les vieux qui attendent la mort en regardant Question pour un champion.

J’oublie une tranche de notre population : les hommes politiques.
Si vous projetez de regardez Public-Sénat sur la TNT en ce lundi de Pentecôte, il faudra vous lever de bonne heure. Le travail parlementaire sera suspendu du lundi 16 mai au mardi 31 mai.

Une mire sera affichée en permanence sur l’écran à l'attention de la France précaire.
Ecrit par Raskolnikov, le Mardi 26 Avril 2005, 15:52 dans la rubrique "Actualités".


Commentaires :

  Vinzzz
Vinzzz
26-04-05
à 16:07

Le 16 mai est sur le point de devenir la journée nationale du retour à l'esclavage Quel progrès !

  remiskippy
remiskippy
27-04-05
à 00:32

Re:

....esclavage que le gouvernement veut l'on reconnaisse les aspects positifs !
Pour ma part, ce sera école morte/manif !

"Que la France des mines descende des collines, que celle qui chante en moi la belle, la rebelle"

  lamouette
02-05-05
à 16:16

a faire tourner !

"L’appel du Lundi de Pentecôte

Le gouvernement qui n’a de cesse de démanteler les services publics, la
protection sociale, les retraites, la santé, s’en prend aujourd’hui au
temps de travail. Ce gouvernement prenant prétexte de la mondialisation
marchande porte une atteinte irréparable aux acquis sociaux gagnés par les
générations qui nous ont précédé.

Certes, nous sommes aujourd’hui submergés par une force politique et
idéologique. Infiniment plus que leurs arguments fallacieux, ce sont les
mesures prises qui nous font reculer. C’est l’intransigeance et le mépris
du social qui nous a amené là où nous en sommes aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La
défaite est-elle définitive ?

Non! Rien n’est perdu. De nouveaux moyens que ceux qui nous ont vaincus
peuvent faire venir un jour le changement et la victoire.

Car nous ne sommes pas seuls. D’autres peuples en Europe aspirent à une
réduction du temps de travail. Nous devons faire bloc avec eux. Nous
pouvons et devons utiliser notre intelligence, notre imagination et notre
détermination. Cette lutte n’est pas limitée au territoire malheureux de
notre pays. Cette lutte est de dimension mondiale.

Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent
pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour changer
notre condition. Terrassés aujourd'hui par une politique anti sociale, nous
pourrons vaincre dans l'avenir par une force politique et sociale
supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, simple citoyen, enseignant en économie, j’invite les étudiants, les
lycéens, qui se trouvent aux environs de l’IUT Ponsan (Université Paul
Sabatier) ou qui viendraient à s’y trouver, avec leur courage ou même
découragés, j’invite les salariés, les retraités, les chômeurs qui
pourraient y parvenir, à venir débattre dans mon cours le Lundi 16 mai
(Lundi de Pentecôte) à partir de 9 heures du matin sur le thème «LE DROIT A
LA PARESSE» de Paul Lafargue- IUT PONSAN-115 route de Narbonne-Département
GEA-amphi A

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance et de la critique sociales ne
doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Patrick
MIGNARD

Toulouse- 1 er mai 2005"